Aller au contenu principal

Inventaire national : connaître le présent et anticiper l'avenir

L’Inventaire national des matières et déchets radioactifs 2012 vient de paraître. Il détaille l’ensemble des stocks de matières et de déchets radioactifs présents sur le sol français au 31 décembre 2010, ainsi que leur évolution prévisible. Mode d’emploi.

Fabrice Boissier, directeur de la maîtrise des risques à l’Andra

"Notre inventaire doit pouvoir servir à tous ceux qui se posent un jour des questions sur les déchets radioactifs, explique Fabrice Boissier, directeur de la maîtrise des risques à l’Andra. C’est également l’outil de référence qui sert à élaborer la politique nationale de gestion des déchets radioactifs, décrite dans le Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR) établi tous les trois ans par l’État ", ajoute-t-il.

 

Quatre documents en un, pour répondre aux attentes de tous les publics

Il est structuré en quatre documents. Un résumé de quarante pages, accessible à tous, donne une vision d’ensemble. Un rapport de synthèse s’adresse à un public plus averti : associations, élus, riverains, journalistes… À travers le catalogue des familles et l’inventaire géographique, l’Inventaire répond également aux questionnements plus précis des professionnels du secteur ou des riverains des installations, qui s’intéressent par exemple à ce qui se passe près de chez eux.

 

Une transparence renforcée

Pour sa quatrième édition, l’Inventaire 2012 présente plusieurs nouveautés, qui le rendent plus accessible. Des dossiers thématiques font le point précis sur certains sujets, comme par exemple les déchets qui ont été autrefois immergés.Des efforts ont également été menés pour prendre en compte les remarques de certains utilisateurs de l’Inventaire comme les Commissions locales d’information. Le vocabulaire et les unités de mesures ont été clarifiés et la diffusion sur Internet a gagné en interactivité.

Le comité de pilotage qui suit la préparation de l’Inventaire a été élargi. Il comprend désormais des représentants de la société civile et des associations. “ Le comité nous a aidés dans la rédaction des " Essentiels " (document publié par l’Andra en janvier 2012 en avant-première à la parution de l’Inventaire national) et du rapport de synthèse, et dans la mise en forme des informations, de façon à être le plus neutre et le plus objectif possible ” indique Fabrice Boissier.

 

Des évolutions et des prévisions détaillées

Nous avons également mis l’accent sur l’explication des évolutions depuis l’édition de 2009 ” ajoute-t-il. En effet, de nouveaux déchets ont été produits, tandis que d’autres ont pu changer de catégorie.La nouvelle édition présente des estimations de volumes de déchets pour les années à venir jusqu’à la fin de vie des installations nucléaires actuelles sur la base de nouvelles hypothèses prospectives.

Ces éléments vont pouvoir être intégrés dans le nouveau Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs, qui est en cours de préparation pour la période 2013-2015, précise Fabrice Boissier. Même si ces nouveaux déchets ne seront produits qu’à partir de 2030, nous allons pouvoir anticiper dès maintenant et nous adapter en prévoyant les actions nécessaires pour que leur gestion ait l’impact le plus faible sur l’environnement.”

 

Toujours plus exhaustif

Depuis 2006, c’est la loi qui fixe le cadre de l’Inventaire et oblige les producteurs à déclarer leurs stocks chaque année, faisant de la France l’un des pays qui a le plus formalisé sa procédure. Mais ce cadre n’est pas forcément bien connu de certaines entreprises qui produisent des déchets non liés au nucléaire. “La collaboration avec les directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) nous permet de mieux identifier ces petits "producteurs" et de les inclure dans l’Inventaire” explique Fabrice Boissier.

De même, les exploitants d’installations nucléaires mènent depuis plusieurs années un travail de fond sur leurs archives, afin d’identifier certains déchets qui ont pu être utilisés dans le passé pour réaliser des buttes et des remblais.“ Année après année, l’Inventaire se complète, mais l’exhaustivité absolue reste un objectif à atteindre, car nos exigences évoluent sans cesse ”, conclut le directeur.

 

 

 

Les clés pour comprendre : matières ou déchets ?

Les déchets radioactifs sont des substances radioactives pour lesquelles aucune utilisation ultérieure n’est prévue ou envisagée. Les secteurs utilisant les propriétés de la radioactivité produisent également des matières radioactives, qui sont des substances radioactives pour lesquelles une utilisation ultérieure est prévue ou envisagée, le cas échéant après traitement. C’est le cas par exemple d’une partie des combustibles nucléaires usés ou du thorium issu de l’utilisation de terres rares dans l’industrie classique. Ces matières entrent dans l’Inventaire dans la mesure où elles pourraient devenir des déchets si elles n’étaient finalement pas réutilisées.