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480 mètres sous terre, une BD numérique pour parler des déchets radioactifs

Apporter un regard singulier sur le Laboratoire souterrain de l’Andra au moyen d’un support original : c’est le défi relevé par neuf élèves de la prestigieuse école d’art graphique Estienne(1). Le résultat : 480 mètres sous terre, une expérience immersive pédagogique et ludique à découvrir !

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Sensibiliser le grand public et plus particulièrement les jeunes au sujet des déchets radioactifs fait partie des ambitions de l’Andra. C’est dans cette optique que l’Agence est entrée en contact avec l’école Estienne. « Nous avons l’habitude de travailler avec des partenaires extérieurs, notamment des chercheurs ou des acteurs du monde scientifique au sens large. C’est dans ce cadre-là que nous avons été contactés par l’Andra », explique Matthieu Lambert, enseignant à l’école Estienne.

 

Le projet : proposer aux futurs illustrateurs scientifiques, de concevoir une BD destinée à mieux comprendre les enjeux liés au stockage profond des déchets radioactifs. « L’intérêt de concevoir une BD documentaire dans un cadre didactique est de présenter un sujet sous une forme narrative, qui raconte l’information comme une histoire. Nos étudiants ont pu expérimenter ce registre, créer de courtes séquences dessinées, mettre en scène des personnages, des situations et des actions en n’hésitant pas à être décalés ou à utiliser l’humour afin d’aborder de manière apparemment simple des notions ou des enjeux assez complexes. Ici, cet objectif a été accompagné d’un défi supplémentaire : penser la BD de façon numérique, interactive et animée pour proposer au public une expérience de lecture innovante », détaille Matthieu Lambert.

 

Une plongée dans le Laboratoire souterrain

Pour préparer ce travail, les élèves ont pu visiter le Laboratoire souterrain de l’Andra en Meuse/Haute-Marne. Au programme : découverte des engins de creusement, observation des expérimentations, mais surtout rencontre avec des scientifiques ! « Au-delà de la descente dans le Laboratoire à près de 500 m sous terre, il y a eu plusieurs rencontres avec des chercheurs qui ont permis aux étudiants d’avoir des éclairages très divers autour des différents travaux menés par l’Andra », se rappelle Matthieu Lambert.

Très impliqués, tous les élèves ont été animés par un objectif : rendre Cigéo compréhensible de tous. « C’est important que tous ces grands projets publics, ces grands projets du siècle puissent être expliqués par les mots, mais surtout par l’image pour permettre au public de comprendre et ensuite d’établir ses critiques vis-à-vis de ce projet » explique Joseph Bourdaud, l’un des auteurs de cette bande dessinée nouvelle génération.

 

Liberté de ton totale

Neuf chapitres pour neuf points de vue… Si 480 mètres sous terre a donc une vocation didactique, c’est aussi une mosaïque de regards. La radioactivité, les rouages du Laboratoire souterrain ou encore la mémoire d’un site de stockage… les sujets choisis reflètent les différentes sensibilités des étudiants. « J’ai senti une liberté dans notre réalisation du projet » souligne ainsi Héloïse Krob.

Aussi bien sur le fond que sur la forme, les jeunes illustrateurs ont en effet eu carte blanche. Le résultat est un mélange détonnant d’humour, de savoir scientifique mais aussi de réflexions philosophiques sur le sujet des déchets radioactifs. C’est également un nouveau vecteur artistique (après le théâtre ou la vidéo entre autres) pour faire connaître cette question de société et transmettre la mémoire des choix réalisés.

 

(1) L’École supérieure des arts et industries graphiques (ESAIG) située à Paris.

 

 

Consulter le reportage graphique Pour aller plus loin : 10 actions innovantes pour parler des déchets radioactifs