Aller au contenu principal

Des rôles bien définis

Pour garantir la sûreté des transports de substances radioactives – comme le sont les déchets – de leur point d’origine à leur destination finale, toute une chaîne d’acteurs est mobilisée. Le point sur leurs actions et rôles respectifs.

Contrôles radiologiques sur les colis à leur arrivée au CSA.

Les principaux producteurs de déchets radioactifs sont les professionnels de la filière électronucléaire (Orano, EDF et le CEA(1)). Ils ont l’entière responsabilité de l’organisation de leur transport. Ainsi, ils choisissent le mode de transport – essentiellement la route – et un transporteur agréé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ils caractérisent le déchet radioactif à transporter, sélectionnent son emballage, conditionnent le déchet à l’intérieur et assurent l’étiquetage. Ils disposent alors d’un colis prêt à être transporté une fois les bordereaux de transport remplis. Reste enfin à veiller au chargement et à l’arrimage des colis dans le véhicule. Pour les producteurs non électronucléaires (hôpitaux, laboratoires de recherche, universités, etc.), c’est l’Andra qui effectue ces démarches, tout au long de la chaîne : de la collecte à la réception des déchets dans ses installations dans l’Aube. 

Dans le cas des déchets les plus radioactifs, à l’image de ceux de haute activité (HA) qui seront stockés dans Cigéo, la sécurité est renforcée. Dès leur production, issue du retraitement des combustibles usés, les déchets HA sont vitrifiés et coulés dans des colis en inox. Entreposés provisoirement dans l’attente de Cigéo, les colis seront eux-mêmes placés dans des emballages de transport pour être acheminés vers le stockage.

Une défense en profondeur

Contrôles radiologiques des camions à leur arrivée au CSA.

La sûreté du transport des déchets radioactifs, comme de l’ensemble des substances radioactives, repose sur le concept de « défense en profondeur », qui consiste à mettre en œuvre trois niveaux de protection complémentaires : robustesse des colis, fiabilité des opérations de transport, préparation aux situations d’urgence. L’ASN veille à la bonne application des exigences réglementaires et des procédures. Pour les substances les plus sensibles, les itinéraires sont communiqués à l’ASN et soumis à la validation du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS) du ministère chargé de l’Environnement.

Anticipation et préparation

L’ASN recommande à tous les intervenants d’établir des plans d’urgence qui définissent à l’avance l’organisation et les outils pour réagir efficacement en cas d’accident. En complément, elle organise régulièrement des exercices de crise associant producteurs de déchets, transporteurs, services préfectoraux et services de secours. Elle contrôle également l’efficacité de la préparation aux situations d’urgence des expéditeurs et des transporteurs.

Ainsi, en cas d’accident, tous les intervenants doivent alerter immédiatement les services de secours. Le transporteur doit avoir à sa disposition dans la cabine des consignes écrites indiquant les premières actions à mener. Une fois l’alerte donnée, le transporteur et l’expéditeur doivent fournir
aux pouvoirs publics toutes les informations relatives au contenu transporté.


(1) Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.

 

Et en cas d’accident ?

La robustesse des colis de transport est un élément fondamental de la sûreté des transports de matières ou de déchets radioactifs. Ainsi, l’emballage doit être adapté à la nature et à la dangerosité du contenu afin de garantir le confinement des substances radioactives, même en cas d’accident.

Retrouvez le dossier Des déchets radioactifs : un transport à toute épreuve