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La relation entre l’Andra et les producteurs de déchets radioactifs

Au-delà des aspects réglementaires et logistiques, la sécurité du transport des déchets radioactifs repose aussi sur la relation de proximité que l’Andra entretient avec les producteurs. Les explications de Magali Thieblemont, conseillère à la sécurité pour le transport des matières dangereuses vers les centres industriels de l’Andra dans l’Aube.

En quoi est-il important d’interagir avec les producteurs de déchets radioactifs ?

L’enjeu principal est celui de la conformité des colis à leur arrivée sur les centres de l’Andra dans l’Aube. Avec les producteurs électronucléaires, qui gèrent eux-mêmes le conditionnement et le transport de leurs déchets, nous nous assurons que nos exigences sont respectées et nous intervenons dans le cas contraire. Ainsi, en cas de contamination sur la surface d’un colis ou d’un plan de chargement de remorque au-delà des seuils prescrits par la réglementation, je me rapproche du producteur pour partager nos analyses sur la situation et déterminer s’il y a nécessité ou pas de déclarer un événement à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cela reste exceptionnel, les producteurs font leur travail sérieusement.

Comment l’Andra s’assure-t-elle de cette conformité ?

Il faut distinguer deux cas de figure. Tout d’abord, les producteurs électronucléaires, qui assurent eux-mêmes le conditionnement et le transport de leurs déchets. Notre rôle est de nous assurer que nos exigences sont bien respectées et d’intervenir dans le cas contraire. En cas de présence de contamination – sur la surface d’un colis ou d’un plan de chargement de remorque – au-delà des seuils prescrits par la réglementation applicable au transport des matières radioactives, je me rapproche du producteur pour partager nos analyses sur la situation et déterminer s’il y a nécessité ou pas de déclarer un événement à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cela reste exceptionnel : il y a très peu d’événements ou de non-conformité durant le transport, les producteurs font leur travail sérieusement.

Quel est l’autre cas de figure ?

Il s’agit des producteurs non électronucléaires. Pour la plupart d’entre eux, l’Andra gère la totalité du processus : du conditionnement des déchets à la réception du colis. Nous définissons les emballages en fonction de leur contenu, nous en faisons la démonstration de sûreté, nous expédions ces emballages aux producteurs et nous assurons ensuite leur enlèvement, le transport et la livraison au Cires.

Qui sont ces producteurs non électronucléaires et quels sont leurs déchets radioactifs ?

Il s’agit par exemple d’hôpitaux et de laboratoires, ou encore d’universités qui utilisent des substances radioactives. Mais cela peut aussi être des collectivités qui souhaitent nous remettre des paratonnerres à têtes radioactives, interdits depuis 1987, voire des particuliers qui souhaitent se débarrasser de vieux réveils ou de fontaines au radium… Ces producteurs sont plusieurs milliers, avec des déchets très divers qui représentent pour nous quelques centaines de mètres cubes de déchets par an, un volume plus de mille fois inférieur à celui généré par la filière électronucléaire.

Comment vous assurez-vous de la sécurité de la prise en charge de ces déchets ?

Quand ces producteurs non électronucléaires nous contactent pour la première fois, nous les orientons tout d’abord vers un guide qui détaille les procédures à suivre. Puis, nous leur envoyons des emballages adaptés à leurs déchets ainsi que des instructions de conditionnement et d’étiquetage. Avant enlèvement, le conducteur mandaté par l’Andra vérifie la conformité des colis, contrôle visuellement leur étiquetage, mesure le débit de dose* et s’assure de la non-contamination surfacique. Il est également responsable du chargement des colis dans le véhicule. À réception, l’Andra refait l’ensemble de ces contrôles. Nous sommes extrêmement vigilants : le transport est le seul moment où les colis de déchets radioactifs sont sur la voie publique. Nous ne nous donnons pas le droit à l’erreur.

* Quantité de rayonnement ionisant absorbée par unité de temps.
Retrouvez le dossier Déchets radioactifs : un transport à toute épreuve