Aller au contenu principal

Protection contre la radioactivité

Depuis la découverte de la radioactivité, études et recherches viennent sans cesse préciser nos connaissances sur les effets et les risques de ce phénomène que nous avons appris à maîtriser. Rigoureusement contrôlée par les pouvoirs publics, l’utilisation des propriétés de la radioactivité s’effectue dans le cadre des normes internationales de radioprotection.

Des normes strictes pour limiter les risques d'exposition

Pour éviter tout risque sanitaire lié à l’exposition aux rayonnements ionisants, des normes de radioprotection ont été fixées par des organisations internationales indépendantes.

La Commission internationale de protection radiologique (CIPR) est une autorité scientifique qui regroupe physiciens, biologistes et médecins du monde entier. Elle émet des avis en matière de radioprotection.

Le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des radiations ionisantes (en anglais, United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation ou UNSCEAR) réunit des scientifiques de 21 pays. Cet organisme collecte des informations sur les effets pathologiques des rayonnements ionisants et étudie leur impact sur l’environnement.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) élabore des règlements sur la sécurité des installations nucléaires et encourage les échanges scientifiques et techniques sur l’énergie atomique.

L’Union européenne retranscrit dans le droit européen les normes et avis formulés par ces organisations, puis les États membres les intègrent dans leurs réglementations nationales. Ainsi, les normes européennes et françaises de radioprotection imposent aux industries une exposition limitée du public à 1 mSv par an et par personne du fait de leurs rejets dans l’environnement. Cette dose-limite d’exposition correspond par exemple à :

  • trois radios pulmonaires,
  • 16 allers-retours Paris-New York,
  • moins de la moitié de l'exposition naturelle annuelle en France.

 

Les règles élémentaires de la radioprotection

En présence d’une source de radioactivité, certaines règles simples peuvent être mises en place pour éviter les risques :

  • éloigner au maximum les personnes de la source des rayonnements,
  • diminuer autant que possible la durée d’exposition aux rayonnements,
  • placer entre la source et les personnes exposées un ou plusieurs écrans de protection appropriés à la nature des différents rayonnements ionisants,
  • ventiler les lieux où flottent des gaz radioactifs afin de diluer ces gaz (par exemple, aérer les galeries des mines souterraines d’uranium pour en évacuer le radon),
  • attendre si possible que la radioactivité baisse naturellement, par exemple en cas d’intervention sur un site contaminé par des substances radioactives à vie courte.

 

Des normes spécifiques pour les professionnels exposés à la radioactivité

Exemples de doses d’exposition à la radioactivité : Le code de la santé publique limite les expositions reçues par la population du fait des activités nucléaires à 1 mSv par personne et par an (R.1333-8). Pour les travailleurs exposés, l’exposition ne doit pas dépasser 20 mSv sur douze mois consécutifs (article R.4451-12 du code du travail).
Personnel en tenue de radioprotection

Pour les professionnels particulièrement exposés à la radioactivité, la dose limite annuelle d’exposition est de 20 mSv par an en moyenne sur 5 années consécutives, le maximum pour une année ne devant pas dépasser 50 mSv. Cette norme concerne les travailleurs du nucléaire, les radiologues et certains médecins, qui bénéficient en outre d’un suivi sanitaire et d’une radioprotection spécifiques.

Une tenue adaptée

  • Dans les installations nucléaires, des murs et parois en béton, en verre et en plomb permettent de confiner les matières radioactives. Ils protègent les travailleurs dans leurs tâches quotidiennes des rayonnements. De plus, ces personnels respirent une atmosphère contrôlée grâce à des radiamètres.
  • De plus, les travailleurs exposés portent des tenues adaptées à la nature des risques encourus : tenues d’isolement ou étanches avec bottes, surbottes, gants, combinaison, couvre-tête, masque…
  • Les professionnels exposés à des rayonnements ionisants portent sur eux un dosimètre. Cet appareil mesure la quantité de radioactivité à laquelle ils sont exposés chaque jour dans le cadre de leur travail. Ainsi, on peut contrôler régulièrement que le niveau de radioactivité auquel ils sont soumis reste inférieur aux normes en vigueur.
Communément appelé "trisecteur" ou "tripode", ce pictogramme est apposé dans les locaux d’installations de l’industrie nucléaire ainsi que sur les véhicules, contenants et bâtiments servants au transport et au stockage de matières radioactives. Déclinée en plusieurs couleurs et accompagnée de messages spécifiques, cette signalétique délimite les différentes zones surveillées et contrôlées que l’on trouve dans les installations nucléaires. Ces zones font l’objet d’un accès réglementé ou interdit, en fonction du risque d’exposition qui les caractérise.

LE SAVIEZ-VOUS ?

À l’échelle nationale, le respect des normes de radioprotection est contrôlé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). Véritable "gendarme" français du nucléaire, cette institution s’appuie sur l’expertise technique de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), qui fixe les règles de radioprotection pour la France. L’IRSN réalise des recherches et des travaux dans divers domaines (sûreté nucléaire, protection contre les rayonnements ionisants, contrôle et protection des matières nucléaires, protection contre les actes de malveillance).

En savoir plus

Dossier de l'IRSN sur les normes de radioprotection Site de la CIPR - Commission internationale de protection radiologique