Collecter et dépolluer au service de l’intérêt général
À travers la France, l’Andra assure l’assainissement de sites industriels pollués par la radioactivité et la collecte d’objets radioactifs anciens détenus par des particuliers. Un service public précieux.
Les « années folles » du radium
Après la découverte du radium par Marie et Pierre Curie en 1898, la radioactivité fait son apparition en radiologie ou pour soigner des tumeurs cancéreuses. Elle suscite alors un véritable engouement. Devenue symbole de modernité et de bonne santé, des vertus curatives lui sont prêtées à des fins commerciales et des produits de consommation courante se retrouvent enrichis au radium. C’est seulement après qu’est apparue la nécessité d’encadrer le recours à la radioactivité pour préserver la santé.
C’est environ le nombre d’objets radioactifs collectés par l’Andra chaque année.
Des objets radioactifs dans les greniers
Ce succès a laissé des traces. Des objets fabriqués à base de radium ont atterri dans des collections, des brocantes ou des greniers. On parle de montres ou réveils phosphorescents, de fontaines à radium, de lampes à incandescence de camping, de sels naturels de laboratoires ou de pierres minérales.
Sont-ils dangereux ? Tout dépend de leur nature et de leur état. L’Andra assure la collecte, gratuitement, de ces vestiges du passé. Soit chez les particuliers qui souvent les détiennent involontairement après un héritage, soit auprès des collectivités territoriales. La plupart du temps, ce service est gratuit.
Intervenir sur des sites industriels pollués par la radioactivité
Il existe en France des sites industriels qui, à cause de leur activité passée en lien avec la radioactivité, sont encore contaminés. Lorsque le responsable est défaillant, l’Andra intervient. Comment ? En collaboration avec les acteurs et institutions concernés, l’Agence évalue l’étendue de la pollution, détermine le meilleur scénario d’assainissement, son coût, puis assure le suivi du chantier, jusqu’à la prise en charge des déchets et la remise en état des lieux.
Cette mission de service public s’applique aussi aux maisons et appartements qui ont un jour abrité une activité utilisant du radium.
Odile Couetard, cheffe de projet assainissement
« Nous faisons avant tout un métier d’intérêt général. Nous entrons en scène lorsque l’ASN et l’IRSN identifient un site et confirment la présence de radioactivité. J’ai travaillé sur un chantier où nous avons fini par déterrer, sous l’escalier de la maison, une boîte contenant du radium. C’était les années 1940, l’ancien propriétaire craignait probablement que les Allemands lui volent son trésor… Rendez-vous compte, à l’époque, le gramme de radium valait bien plus que le gramme d’or ! »
Découvrez la dépollution par l’Andra du site de l'entreprise Isotopchim, un ancien laboratoire pharmaceutique laissé à l’abandon dans le village de Ganagobie, dans les Alpesde- Haute-Provence. L’exploitant insérait une particule radioactive – le carbone 14 – sur une molécule médicamenteuse.
