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Le principe du stockage géologique

L'objectif de Cigéo est de protéger l’Homme et l’environnement des déchets radioactifs tout le temps qu’ils restent dangereux. Comment ? en les stockant dans une installation dédiée construite à 500 mètres sous terre au sein d’une couche d’argile qui s'est formée il y a 160 millions d’années.

Aujourd'hui, plus de la moitié des déchets destinés à Cigéo sont déjà produits.

En offrant une solution de gestion sûre pour le très long terme, le stockage profond répond à un objectif éthique : ne pas léguer aux générations futures la charge des déchets produits par les activités dont nous bénéficions au quotidien.Ne pas s’occuper de ces déchets reviendrait à léguer la responsabilité de cette charge aux générations futures, alors que toutes les capacités techniques, technologiques et financières sont disponibles pour mettre en œuvre Cigéo.

 

Protéger l'homme et l'environnement sur le très long terme

La grande dangerosité et la durée de vie des déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue (HA et MA-VL) imposent d’en protéger l’homme et l’environnement de manière pérenne sur le très long terme, sans nécessiter d’action et de contrôle de la société qui ne sauraient être garantis sur de telles échelles de temps (jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années).

Cigéo, de par sa profondeur, sa conception et son implantation dans une roche argileuse imperméable et géologiquement stable, permet d'isoler les déchets sur une très longue échelle de temps et de les mettre à l’abri des activités humaines ou des événements naturels de surface (comme l’érosion).

Le principe ? Les déchets radioactifs sont stockés dans des ouvrages souterrains construits à 500 mètres de profondeur, au cœur de la couche de roche argileuse. Une fois le stockage fermé, cette roche sert de barrière de protection naturelle à long terme, qui limite et retarde la dispersion dans l’environnement des substances radioactives contenues dans les déchets. La dangerosité des déchets radioactifs diminuera au fil du temps du fait de la décroissance naturelle de la radioactivité. Ainsi la plupart des éléments radioactifs n'atteindront jamais la surface ou l'atteindront au bout de milliers d'années et en très petites quantités, largement inférieures à la radioactivité naturelle, de telle sorte que cela ne présente aucun danger pour l'homme et l'environnement.

Le rôle central de la couche géologique

Carotte d'argile du site de Meuse / Haute-Marne

Le site où sera implanté Cigéo se situe dans la partie Est du Bassin de Paris, une zone géologique très stable caractérisée par une très faible sismicité. 

La couche argileuse étudiée par l’Andra, notamment grâce à son Laboratoire souterrain, s’est déposée il y a environ 160 millions d’années. Cette couche, appelée Callovo-Oxfordien, est homogène sur une grande surface et son épaisseur est importante (environ 140 à 160 mètres). Aucune faille  n’y a été mise en évidence sur la zone identifiée pour le stockage. Les failles détectées sont situées hors de cette zone (faille de la Marne, failles de Poissons/Roche-Betaincourt, fossé de Gondrecourt).

Il n’existe pas de ressource naturelle exceptionnelle à l’aplomb de la zone étudiée pour le stockage profond. C'est ce qu'a confirmé un forage effectué à 2 000 mètres de profondeur. Dans son rapport n°4 de juin 2010, la Commission nationale d’évaluation a abouti aux mêmes conclusions : « le Trias dans la région de Bure ne représente pas une ressource géothermique potentielle attractive dans les conditions technologiques et économiques actuelles ». L'ASN et l'IRSN ont par la suite confirmé ces conclusions au cours de leurs différentes évaluations des dossiers présentés par l'Andra.

Enfin, cette roche argileuse possède des propriétés qui permettent le confinement à long terme des radionucléides contenus dans les déchets.

La couche du Callovo-Oxfordien sélectionnée pour implantée le stockage géologique profond, Cigéo, présente donc des caractéristiques très favorables au regard des critères de choix de site définis par le guide de sûreté de l’ASN. A l’issue de l’instruction du Dossier d’options de sûreté de 2016, l’Autorité de sûreté nucléaire a considéré que “ l’Andra a acquis une connaissance détaillée du site de Meuse/Haute-Marne, qui lui permet de confirmer la pertinence de la zone retenue pour l’implantation du stockage ”.

Limiter et ralentir la dispersion des éléments radioactifs dans l’environnement

Le conditionnement des déchets radioactifs puis la roche argileuse permettent de confiner les éléments radioactifs contenus dans les déchets afin de limiter et ralentir le déplacements de ces élément jusqu'à la surface.

Dans un premier temps, ce sont les matériaux utilisés pour conditionner les déchets qui assureront le confinement de la radioactivité (par exemple, les déchets de haute activité sont incorporés dans dans du verre qui se dissout très lentement).

Avec le temps, les colis de déchets se dégraderont progressivement et ce sont les propriétés de la roche qui  permettront de limiter fortement le déplacement des éléments radioactifs contenus dans les déchets : la couche géologique assure le confinement des radioéléments sur de très longues périodes de temps.

La très grande majorité des éléments radioactifs ont des propriétés telles qu’ils ne se déplaceront que très peu au sein de la couche géologique, au plus quelques mètres : ils se trouveront piégés au sein du stockage ou dans le Callovo-Oxfordien et ne remonteront donc pas à la surface.

Seuls quelques éléments radioactifs comme le chlore 36 et l’iode 129 pourront se déplacer depuis le stockage au sein de la couche et en sortir. Mais ces déplacements seront très lents de sorte qu’ils sortiront progressivement, en très petite quantité, et de manière étalée sur un million d’années.

Un choix démocratique

Le projet Cigéo est le fruit d’un long processus démocratique avec le vote de trois lois (en 1991, 2006 et 2016) et deux débats publics nationaux qui ont contribué à trouver collectivement des solutions de gestion pour les déchets radioactifs les plus dangereux.

En 2005, après quinze années de recherches, un premier débat public national s’est tenu. En 2006, sur la base de ce débat et des évaluations des recherches sur les alternatives possibles (entreposage de longue durée et séparation / transmutation), les parlementaires ont fait le choix du stockage géologique profond et ont posé une exigence de réversibilité d’au moins 100 ans.

En 2013, un deuxième débat public national a été organisé sur le projet Cigéo. Parmi les suites données au débat public, en réponse aux avis et aux attentes exprimées, l’Agence a décidé d’apporter des évolutions au projet Cigéo, en particulier l’intégration d’une phase industrielle pilote au démarrage de l’installation, et de s’engager dans une démarche d’implication plus forte de la société.

En 2016, le parlement a voté une troisième loi : la Loi du 25 juillet 2016 qui définit les modalités de création de Cigéo et de sa réversibilité.

En 2019, le débat public sur la 5e édition du PNGMDR (plan national de gestion des matières et déchets radioactifs) a notamment été l'occasion de revisiter les arguments ayant conduit au choix du stockage géologique profond.

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