Faune et flore en Meuse/Haute-Marne : l’Andra nourrit la connaissance
Depuis quinze ans, l’Andra observe, quantifie et étudie la biodiversité animale et végétale présente sur le périmètre de l’Observatoire pérenne de l’environnement (OPE). Elle contribue ainsi à développer la connaissance sur l’environnement, essentielle à la protection des milieux et des habitants.
Avec l’OPE, l’Andra s’attache à décrire précisément l’état initial de l’environnement sur le territoire d’implantation du projet Cigéo et à en suivre les évolutions avant le démarrage du projet, s’il est autorisé, et pendant les phases de chantier et d’exploitation, soit durant près de cent cinquante ans.
L’Observatoire dispose d’une banque d’échantillons de l’environnement, « l’écothèque », où sont conservés toutes sortes d’échantillons provenant du sol, de l’atmosphère, et d’échantillons biologiques issus des milieux aquatiques, agricoles ou forestiers, ou produits dans les jardins et vergers de la zone.
En parallèle de la conservation de ces échantillons, des travaux d’observation et de recherche sont réalisés pour acquérir des données, en particulier sur la biodiversité. « Les premiers inventaires faunistiques et floristiques menés par l’Andra dès 2008 ont conduit à l’identification des espèces et des zones naturelles présentes sur le territoire », indique David Gocel-Chalté, ingénieur écologue à l’OPE. Si de nombreux groupes de la faune et de la flore sont déjà suivis par des acteurs publics ou privés sur ce territoire (associations, fédérations, offices…), les suivis de l’OPE ont permis de mettre en lumière des groupes qui ne sont pas systématiquement étudiés, comme les insectes ou les reptiles, et de considérablement augmenter la quantité de données sur l’ensemble de la biodiversité.
Un inventaire à large échelle
Son attention ne se limite pas aux seules espèces protégées ou aux milieux d’intérêt patrimonial. « Notre zone d’étude s’étend sur l’ensemble du secteur de l’OPE, un territoire rural de 900 km² constitué à 35 % de forêts », précise David Gocel-Chalté. Sur cette large échelle, l’état des lieux initial s’accompagne désormais d’un suivi régulier de la faune et de la flore qui permet de mieux comprendre comment les pressions, humaines ou climatiques, affectent la biodiversité.
Les inventaires incluent le suivi des amphibiens, des reptiles, des insectes (terrestres et aquatiques), des oiseaux, des poissons, des chauves-souris, des plantes à fleurs, des plantes patrimoniales et de l’ensemble des habitats (communautés végétales). Ce sont ainsi plusieurs centaines d’espèces qui sont suivies au cours du temps, pour plus de 200 jours d’inventaires par année.
de zone d'étude
de forêts
d’inventaires par année
Des suivis sur le temps long
Chaque année, aux mêmes périodes, sur des sites géoréférencés précis, des chercheurs et des experts naturalistes missionnés procèdent ainsi à des comptages. « Nous utilisons des protocoles nationaux standardisés pour le comptage des oiseaux, des chiroptères, des amphibiens et des reptiles. Nous avons aussi des suivis spécifiques pour certaines espèces patrimoniales présentes dans le secteur : la cigogne noire, le milan royal, le milan noir, et il est envisagé prochainement de suivre le chat forestier, très présent dans la région », poursuit David Gocel-Chalté. Les populations d’insectes, mouches et papillons, sont également scrutées à la loupe. « Ce sont de bons indicateurs de la qualité écologique des milieux prairiaux », précise l’expert.
Les chercheurs disposent ainsi d’une chronique de quinze années sur les populations animales et peuvent contextualiser les données issues de la surveillance réglementaire du Centre Meuse/Haute-Marne ou autour des zones d’implantation potentielles de Cigéo. « L’OPE nous fournit une référence par rapport au site d’implantation de Cigéo et nous donne le moyen de pouvoir repérer, à l’avenir, les changements dans l’écosystème qui relèvent de l’activité industrielle, des pratiques agricoles ou encore du changement climatique », conclut David Gocel-Chalté.