Andra-NUMO : une relation franco-japonaise construite sur la durée
En mars 2023, l’Andra a renouvelé pour cinq ans son accord de coopération avec l'Organisation japonaise de gestion des déchets nucléaires (NUMO). Les deux acteurs poursuivent ainsi leur relation de longue date. En témoigne la visite d’une délégation japonaise sur les installations de l’Agence les 3 et 4 août.
Après 22 ans de coopération ponctuée d’échanges réguliers et de visites de délégations en France et au Japon, c’est tout naturellement que l’Andra et NUMO ont renouvelé cette année leur accord pour cinq ans.
Créée en octobre 2000 et placée sous la tutelle du ministère japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (METI), NUMO est en charge de la mise en œuvre d’un stockage géologique pour les déchets radioactifs de haute activité et de faible activité à vie longue issus du cycle du combustible nucléaire. En phase de recherche d’un site d’implantation, l’organisation japonaise est à un stade moins avancé que l’Andra (voir encadré ci-dessous), mais les deux acteurs partagent des approches similaires sur la manière de concevoir puis d’exploiter le stockage en prenant en compte les attentes des parties prenantes et de la société civile.
Le domaine de coopération entre l’Andra et NUMO couvre ainsi un champ très large sur la gestion des déchets radioactifs : approche du processus de sélection de(s) site(s) de stockage, méthodologie et techniques pour la sélection et la caractérisation des formations géologiques, technologie d'ingénierie pour le stockage, méthodologie et techniques d'évaluation des performances, gestion des connaissances, relations et confiance avec le public, évaluation de l'impact sur l'environnement, etc.
Un projet de stockage géologique qui avance pas à pas
En 2017, le Japon a publié une cartographie nationale des zones propices à accueillir un stockage géologique. Le processus de recherche d’un site spécifique s’est ensuite enclenché en octobre 2020 lorsque deux communes japonaises de l’île d’Hokkaido (nord du pays) se sont portées candidates pour que s’engagent des études bibliographiques sur leur territoire en vue de l’installation du projet*.
Prochainement, elles exprimeront leur intention de passer à l’étape de « l’étude préliminaire » qui inclurait des travaux d’investigations géophysiques (forages, etc.). NUMO prévoit une première sélection de sites potentiels d’ici 2025 et une mise en service du stockage d’ici 2035.
Pour mener ses recherches, le Japon utilise notamment deux installations souterraines : le laboratoire d’Horonobe, sur l’île d’Hokkaido, pour étudier les roches sédimentaires à 500 mètres de profondeur ; le laboratoire de Mizunami, sur l’île d’Honshu (île principale), pour étudier le granite de 500 à 1 000 mètres de profondeur.
* Une troisième municipalité sur l’ile de Tsushima (au sud-ouest de Japon) est actuellement en cours de discussion au niveau des élus locaux pour une possible candidature.
Visites et échanges déjà au programme
Dans le cadre du nouvel accord de coopération entre l’Andra et NUMO, un comité de pilotage sera prochainement organisé afin d’établir une feuille de route pour les années à venir.
Mais d’ici là, les échanges ne s’interrompent pas pour autant. Les 3 et 4 août dernier, une délégation japonaise composée de membres de NUMO et du METI se sont rendus en France pour visiter les installations de l’Andra.
Les trois visiteurs japonais ont ainsi pu découvrir les centres industriels de l’Andra dans l’Aube puis le Laboratoire souterrain au Centre de Meuse/Haute-Marne. Un parcours jalonné d’échanges avec l’Agence pour s’informer notamment sur les interactions avec les parties prenantes des centres de stockage de déchets radioactifs, le programme de R&D relatif à leur installation, mais également amorcer les discussions sur les thèmes de coopération à venir entre l’Andra et NUMO.
Quid des autres déchets radioactifs japonais ?
Le Japon dispose depuis 1992 d'une installation de stockage pour ses déchets de faible activité, sur le site de Rokkasho Mura, au nord de l’île d’Honshu. Le concept de cette installation est basé sur la construction d’alvéoles de stockage à quelques dizaines de mètres sous le niveau du sol et qui, une fois remplies, sont bétonnées et tapissées d’une couverture végétale.