Commission locale d'information de Soulaines : une réunion publique axée sur la santé
Un point sanitaire et un observatoire de santé : la dernière réunion publique de la Commission locale d’information (CLI) de Soulaines a été l’occasion de confirmer sa mission première : répondre aux interrogations des riverains du Centre de stockage de l’Aube (CSA). Entretien avec son président Philippe Pichery, qui est aussi président du département de l’Aube.
Comment est fixé l’ordre du jour de la réunion publique de la CLI ?
Chaque année, nous organisons une réunion publique sur des thèmes qui intéressent les riverains du site du CSA. Par le passé, nous avons fait intervenir par exemple un expert en hydrogéologie à un moment où la population locale s’interrogeait sur une éventuelle contamination de points de captage d’eau. Lors de la dernière réunion, nous avons souhaité répondre aux préoccupations des habitants en matière de santé. C’est une problématique importante. Fin 2019, un citoyen et un professionnel de santé ont signalé à l’Agence Régionale de Santé (ARS) une suspicion de cas d’hyperparathyroïdie primaire à Brienne-le-Château qui seraient anormalement élevés. Nous avons donc invité la déléguée régionale de l’ARS et un médecin épidémiologiste de Santé Publique France (SPF) à nous faire part des suites données à ce signalement. Nous avons aussi profité de cette réunion pour discuter du dispositif de suivi sanitaire que nous pourrions mettre en oeuvre sur notre territoire.
Quelles sont les conclusions de Santé Publique France ?
Avec l’ARS, l’Agence nationale de santé publique a cherché à évaluer ce signalement en interrogeant, par un questionnaire, les médecins de la commune sur les cas d’hyperparathyroïdie primaire dans leur patientèle. Au vu des premières données ainsi recueillies, il apparaît que les cas remontés pour cette pathologie ont des caractéristiques identiques à ceux connus à l’échelle nationale tant au niveau de la répartition homme/femme que de l’âge des patients atteints ou du type d’adénome parathyroïdien. Les investigations vont cependant se poursuivre car les professionnels de santé, pris par leur charge de travail, ont été peu nombreux à répondre au questionnaire. SPF va ainsi interroger le Système national des données de santé (SNDS) pour vérifier, en fonction des actes chirurgicaux effectués et des traitements prescrits, s’il existe des zones de surincidence en France. Nous aurons les résultats à la fin du premier semestre 2023 et bien évidemment la CLI relayera ces informations. Ce signalement va faire progresser la connaissance sur la prévalence nationale de cette pathologie jusqu’alors peu documentée.
Où en êtes-vous de la mise en oeuvre d’un dispositif de suivi sanitaire ?
La surveillance de leur état de santé est une demande légitime des habitants. Bien qu’apparemment simple, mettre en place un suivi sanitaire est complexe : pour suivre quoi, comment ? Nous avons regardé les dispositifs existants, notamment OSARIB, l’Observatoire de la Santé des Riverains du projet de centre de stockage de Bure (projet Cigéo). Nous pourrions nous en inspirer mais celui-ci propose un état des lieux initial, ce qui n’est pas possible ici puisque le Centre de stockage de l’Aube de l’Andra est en activité depuis 30 ans. Des réunions de travail avec la commission sanitaire de la CLI, SPF, l’ARS vont nous permettre de déterminer d’ici la fin de cette année ce que nous souhaitons en matière de suivi de santé. Ce dispositif pourrait s’articuler opportunément avec le contrat local de santé que vient d’adopter la Communauté de Communes de Vendeuvre-Soulaines.