Le creusement du premier prototype d’alvéole de stockage pour les déchets de moyenne activité à vie longue est terminé
Au Laboratoire souterrain, l’Andra a achevé en septembre le creusement du premier démonstrateur « grandeur nature » pour le stockage des déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL). Cette étape préfigure des installations envisagées pour Cigéo.
L’ouvrage en question est long de 80 mètres pour 10 mètres de diamètre (soit le double des autres galeries du Laboratoire). Il a été creusé à 500 mètres de profondeur, au moyen d’un brise-roche hydraulique. Cela a pris plus de deux ans car l’ouvrage a été réalisé en deux temps : d’abord le creusement de la partie supérieure, puis celui de la partie inférieure puisque les engins de creusement disponibles dans le Laboratoire ne permettent pas de creuser un aussi grand diamètre en une seule fois.
Ces dimensions très importantes sont à l’échelle de celles des alvéoles de stockage envisagées dans Cigéo pour le stockage des déchets MA-VL. Fin du creusement du premier démonstrateur envisagé dans Cigéo pour le stockage des déchets de moyenne activité à vie longue. Baptisée OMA (pour « Ouvrage pour les colis de moyenne activité à vie longue »), cette alvéole expérimentale est un démonstrateur important du process industriel de Cigéo : elle permettra, en conditions réelles, de tester sa faisabilité et d’étudier le comportement dans le temps de ce type d’ouvrage souterrain qui serait reproduit à plus de vingt exemplaires dans Cigéo.
Ce démonstrateur permettra aussi de mettre en place différents types de revêtement (un premier en béton coulé sur 40 mètres de long et un second incorporant un matériau compressible en supplément également sur 40 mètres de long), mais également de suivre l’évolution des propriétés mécaniques et hydrauliques de la roche après le creusement.
22
C’est le nombre d’alvéoles de stockage de déchets MA-VL prévues pour Cigéo.
Affiner les connaissances techniques
Ces expérimentations à la même échelle que dans le futur Cigéo (galerie de liaison, alvéoles MA-VL) constituent une grande nouveauté pour le Laboratoire souterrain.
« Les phénomènes d’endommagement de la roche par les creusements sont bien connus grâce aux 20 ans de retours d’expérience du Laboratoire souterrain, dans lequel plus de 2 kilomètres de galeries de 4 à 5 mètres de diamètre ont d’ores et déjà été creusés. Mais nous avions besoin d’affiner notre niveau de connaissances avec une galerie à l’échelle de Cigéo. Les carottes de roche extraites des forages et les capteurs implantés le long des 80 mètres de l’essai OMA permettront entre autres de répondre à ce questionnement » explique Sarah Dewonck, directrice du département Laboratoire souterrain du Centre de Meuse/Haute-Marne.
La suite des travaux ? Les acteurs du chantier attendent maintenant avec impatience le démarrage des travaux de revêtement, prévu en 2024.