Partenariat avec l’Institut mondial d’art de la jeunesse : faire rimer art et mémoire
Depuis quinze ans, l’Andra parraine l’Institut mondial d’art de la jeunesse (IMAJ) – Centre pour l’Unesco Louis François de Troyes. Un véritable travail de coopération, ancré dans le territoire et qui met l’art au service de la mémoire.
« L’Andra s’implique véritablement à nos côtés », se félicite Michel Girost, président de l’IMAJ. Il faut dire que l’Agence et l’association ont bien des valeurs communes…
La transmission de la mémoire d’abord, celle des centres de stockage pour l’Andra, et celle des productions artistiques de la jeunesse actuelle pour l’association auboise. C’est ainsi que l’Andra a participé au financement de la numérisation des oeuvres des quelque 116 000 dessins d’enfants de 150 pays accumulés en trente ans d’existence du concours international « Graines d’artistes du monde entier », ainsi qu’à l’exposition annuelle des lauréats à Troyes. L’objectif était de créer une artothèque mondiale « Mémoires du futur®».
« Michel Girost et l’association sont membres du groupe “Mémoire” de l’Aube. L’objectif de ces groupes est de réfléchir à la transmission de la mémoire des sites de l’Andra », rappelle Anne-Sophie Levert, responsable communication à l’Agence.
L’insertion territoriale ensuite, grâce à des actions qui permettent aux enfants à proximité des centres de l’Aube de bénéficier d’ateliers de pratique artistique et de découverte du patrimoine local. Le concours photo « Capture ton patrimoine industriel » met, quant à lui, autant l’accent sur cette dimension locale que sur les aspects mémoriels.
Une collaboration au long cours
En 2022 et 2023, le parrainage va permettre de coorganiser un cycle de conférences sur le thème de l’art et la mémoire. Les ateliers d’éveil artistique à destination des primaires vont, eux aussi, se poursuivre. « Nous envisageons également une exposition sur mesure avec l’artothèque, en lien avec le volet mémoire de l’Andra, à présenter dans nos centres ou à proximité », ajoute Anne-Sophie Levert. « L’Andra est le partenaire avec lequel nous avons le plus de proximité », n’oublie pas d’ajouter Michel Girost.
« Petit, je dessinais, je travaillais le bois, je réalisais des sculptures, encouragé par mon père, menuisier ébéniste, et par mon instituteur. » Mais à 30 ans, à l’occasion d’une visite chez sa mère dans la commune où il fut écolier, Michel Girost découvre que tout a été jeté lors du départ à la retraite de son instituteur. « Ce fut un choc. Même si les adultes disent que ce que font les enfants est merveilleux, il n’en reste jamais rien. C’est une part importante de nos vies qui s’efface. » Nous sommes en 1980 et Michel Girost s’engage en tant que bénévole dans le jeune Cercle Unesco de Troyes qu’il va profondément transformer. Ainsi, dès 1993, le concours de dessin départemental devient un événement international. « En 1995, après quatre ans d’instruction, nous sommes devenus l’un des douze centres pour l’Unesco du monde, le premier en France. »
« Même si les adultes disent que ce que font les enfants est merveilleux, il n’en reste jamais rien. C’est une part importante de nos vies qui s’efface. »
Infatigable défenseur de la mémoire du futur
Avec pour mission d’ « inscrire l’enfance et la jeunesse dans la mémoire de l’humanité », l’association, rebaptisée Institut mondial d’art de la jeunesse – Centre pour l’Unesco en 2019, a développé de multiples activités : concours de dessins, de photos, de poésie, ateliers de pratiques artistiques et culturelles qui touchent chaque année un millier d’enfants dans l’Aube, expositions, artothèque…
Michel Girost décrit chacun de ces chantiers avec passion et ne cesse de vanter la dimension collective de ces actions, mises en place grâce aux salariés, aux bénévoles, aux artistes locaux qui interviennent dans les écoles, mais également grâce aux étudiants, aux services civiques et aux partenaires qui soutiennent l’association.
Désormais retraité, Michel Girost passe toutes ses après-midi à l’association, pour laquelle il ne manque pas de projets et voit également grand pour sa ville. « Nous sommes en discussion avec le conseil départemental de l’Aube, qui a acheté un domaine au coeur de Troyes, qui pourrait nous accueillir afin de créer un véritable musée, une académie de pratiques artistiques, un département de relations internationales ainsi qu’un centre de recherche. » Ainsi, les dessins d’enfants ne seront plus jamais oubliés et la mémoire du futur, préservée.
GRAINES D’ARTISTES
Grâce au concours international « Graines d’artistes du monde entier », ce sont aujourd’hui plus de 116 000 dessins provenant de plus de cent cinquante pays qui sont rassemblés au sein de l’artothèque, installée dans une ancienne usine textile de Troyes et baptisée « Mémoires du futur® ». Un patrimoine exceptionnel numérisé grâce au soutien de l’Andra. Ce patrimoine est régulièrement présenté à l’occasion d’expositions sur mesure, qui circulent dans les campagnes et dans les grandes métropoles du monde entier. Chaque année en mai, les lauréats de ce concours sont exposés à Troyes, pour le plus grand plaisir des petits et des grands, qui y retrouvent leur âme d’enfant.
UN CHOIX DIFFICILE
Comment choisir une vingtaine de lauréats parmi plus de 4 000 dessins reçus chaque année, certains réalisés par des enfants de 4 ans, d’autres par des étudiants aux Beaux-Arts ? La sélection se fait en plusieurs étapes et par catégories d’âge. D’abord un jury préliminaire composé d’artistes, puis un jury d’une vingtaine de personnalités artistiques et culturelles locales.
CAPTURE TON PATRIMOINE INDUSTRIEL
Ici, c’est l’oncle qui travaille l’inox dans l’atelier familial. Là, ce sont les lampes de la contrôleuse qualité textile qui composent une étonnante fresque géométrique… Ils sont une trentaine de jeunes passionnés de photo à avoir répondu à l’appel de l’IMAJ et de l’Andra pour cette troisième édition du concours photo « Capture ton patrimoine industriel ». Destiné à mettre en valeur la mémoire du patrimoine industriel de la région Grand Est, il a permis de récompenser plusieurs jeunes de 12 à 25 ans, tous sensibles aux traces laissées par les savoir-faire industriels. Le concours bénéficie également du soutien de la FNAC qui a exposé les photos dans son magasin de Troyes. Une opération qui sera renouvelée l’an prochain. Avis aux amateurs.