30 ans d’acquisition de connaissances
Le projet Cigéo est le fruit de 30 années de recherches et d’études régulièrement évaluées par de nombreux experts français et internationaux. La demande d’autorisation de création déposée en janvier 2023 concerne donc un projet arrivé à maturité sur les plans scientifique et technique.
L’Andra s’appuie sur de nombreuses années d’acquisition de connaissances, aussi bien sur les colis de déchets radioactifs à stocker, que sur le site d’implantation, et en particulier la formation argileuse du Callovo-Oxfordien qui accueillera le stockage souterrain. Cette somme de connaissances est indispensable aux démonstrations de sûreté en exploitation et après fermeture que l’Andra doit apporter pour obtenir l’autorisation de création de Cigéo.
Des données détaillées sur les colis
L’Agence s’appuie sur un socle de connaissances des colis de déchets radioactifs de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MA-VL). Les producteurs de déchets (EDF, Orano et le CEA) fournissent à l’Andra de nombreuses données comme l’origine des colis, leurs propriétés physico-chimiques et radiologiques, les procédés de conditionnement ou les hypothèses de conditionnement lorsqu’il est encore à définir. Toutes ces informations suivent un processus d’analyse et d’instruction par l’Agence pour servir à la démonstration de la sûreté de Cigéo, tout en garantissant la traçabilité des connaissances et de leur évolution.
Une couche géologique analysée sous tous les angles
La couche argileuse étudiée pour y implanter le stockage géologique fait l’objet d’investigations continues depuis plusieurs dizaines d’années, d’une part avec le laboratoire souterrain de recherche de Meuse/Haute-Marne dont la construction a été lancée en 2000 pour étudier in situ la roche ; et d’autre part avec des investigations complémentaires depuis la surface (forages, reconnaissances sismiques). L’ensemble a permis à l’Andra d’acquérir des connaissances détaillées sur les caractéristiques de la roche hôte et du milieu géologique qui fondent ainsi la faisabilité du stockage dans la formation argileuse du Callovo-Oxfordien.
Formée il y a environ 160 millions d’années, elle est située dans une zone, le Bassin parisien, reconnue comme très peu sismique. Elle est localisée à une profondeur d’environ 500 mètres, soit bien supérieure à celle de l’érosion possible à l’échelle de plusieurs centaines de milliers d’années (inférieure à 200 mètres). Elle protège ainsi le stockage des phénomènes d’évolution géodynamique (tectonique, climat, érosion) et en limite les effets potentiels sur le stockage. La géométrie du Callovo-Oxfordien et son épaisseur importante (environ de 140 mètres à 160 mètres sur le site d’implantation) permettent d’y accueillir le stockage et de disposer au-dessus et au-dessous des épaisseurs de roche hôte importantes, d’au moins 50 mètres.
Elle présente également une très faible perméabilité et d’autres propriétés favorables comme une forte capacité de rétention grâce aux minéraux argileux. Des caractéristiques qui permettent de limiter fortement le déplacement des éléments radioactifs vers la surface, notamment en piégeant l’essentiel d’entre eux dans le stockage et à proximité immédiate.