Au Centre de stockage de la Manche, une gestion des eaux rigoureuse
S’il dispose bien de toutes les autorisations, le Centre de stockage de la Manche (CSM) n’a pas les équipements nécessaires pour effectuer directement ses rejets liquides dans l’environnement. Ceux-ci transitent par le site voisin d’Orano La Hague qui prend le relais. Des opérations encadrées par une convention de plus de 25 ans. Explications.
La maîtrise du système de gestion des eaux est un enjeu important pour le CSM. Il s’agit de faire en sorte que les différentes eaux qui sont collectées sur et sous le site ne se mélangent pas, et qu’elles puissent être, après analyses, réorientées vers le milieu naturel où elles sont rejetées. Par sa configuration et son histoire, le CSM ne dispose sur son emprise que d’une partie du système de gestion des eaux, celle qui permet la collecte puis celle nécessaire aux mesures radiologiques et chimiques.
Le CSM a été implanté en 1969 sur un terrain jouxtant le site d’Orano La Hague. Les deux sites faisant alors partie d’une seule et même entité : le CEA. Le système des eaux a été conçu en conséquence, sans discontinuité entre ce qui allait devenir deux entités bien distinctes et indépendantes du CEA (Orano, alors appelé la Cogema, en 1976 et l’Andra en 1991). L’enjeu était d’assurer la continuité dans le fonctionnement du système en place, mais en précisant finement les responsabilités de chacun et le processus de passation des eaux entre les deux entités.
Une gestion des eaux différenciée
La première convention entre l’Andra et Orano La Hague (ex-Cogema) est mise en place en 1996. Elle spécifie les caractéristiques radiologiques et les limites en volumes que doivent respecter l’ensemble des effluents en provenance du CSM. Cette convention précise également la maintenance à réaliser sur le bassin d’orage de l’Andra situé sur le site d’Orano La Hague, selon les exigences de l’Agence. Des réunions et des échanges réguliers sont organisés entre l’Andra et Orano La Hague et la convention peut être revue si nécessaire.
« Toutes les eaux sont transférées sur le site d’Orano La Hague, avec une gestion différenciée selon leur origine », explique Isabelle Deniau, chargée d’affaires en surveillance de l’environnement au CSM. Les eaux pluviales sont analysées à la fois sur le CSM et sur Orano La Hague avant d’être rejetées dans la Sainte-Hélène après un passage dans le bassin d’orage situé sur le site d’Orano La Hague. Pour les eaux collectées dans le réseau souterrain et qui auraient pu entrer en contact avec de la radioactivité, celles-ci sont stockées dans des cuves et ne doivent pas dépasser certains seuils pour pouvoir être transférées. Ces effluents sont ensuite rejetés en mer dans le raz Blanchard via la canalisation de rejets d’Orano La Hague. « Tout est suivi et contrôlé, nous connaissons la quantité et la qualité des effluents de nos réseaux, au niveau radiologique et physico-chimique. Les analyses menées à la fois par le CSM et Orano La Hague, permettent de sécuriser les rejets réalisés dans l’environnement », conclut Isabelle Deniau.