Chloé Petit ne badine pas avec la sécurité
Au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires) de l’Aube, comme sur tous les autres sites de l’Andra, la sécurité est une affaire sérieuse. Toutes les entreprises extérieures qui travaillent sur le Cires doivent disposer d'un plan de prévention des risques conçus par Chloé Petit, ingénieure sécurité et radioprotection. Une mission qu’elle remplit avec rigueur et pédagogie.
Visible de loin avec sa grande veste fluo et son casque de sécurité, Chloé Petit arpente les moindres recoins du Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires). Elle contrôle l’état des équipements et rencontre les opérateurs qui interviennent sur le site. Tous les jours, ils sont une quarantaine à réaliser des opérations de stockage et de maintenance, des travaux de terrassement et d’aménagement des alvéoles qui reçoivent les colis de déchets radioactifs, à nettoyer et à entretenir le site et les espaces verts. La mission de Chloé Petit : faire en sorte que tous travaillent dans des conditions de sécurité optimales. « Je m’assure que les opérateurs ont bien compris les consignes définies entre l’Andra et le sous-traitant et qu’ils les appliquent dans toutes les tâches qu’ils réalisent sur le site », explique-t-elle. « Nous devons tous être vigilants sur la sécurité, comme dans n’importe quel site industriel. »
Chaque année, elle rédige et met à jour les plans de prévention spécifiques qui encadrent le travail des prestataires de l’Andra. « La prévention n’est jamais fixée définitivement. Dès qu’un procédé est modifié ou que de nouvelles opérations sont prévues, les risques changent, et nous étudions tous les aspects de sécurité. »
Autre dimension de sa mission au Cires : l’amélioration des conditions de travail des opérateurs. Lors des visites sécurité réalisées avec les prestataires, elle repère tout ce qu’il est possible de faire pour simplifier leur travail. « Par exemple, il y a un bassin d’orage sur le site pour récupérer les eaux de pluie et les contrôler avant rejet dans l’environnement. Les opérateurs doivent y effectuer des prélèvements plusieurs fois par an, mais j’avais remarqué que le bassin était difficile d’accès. J’ai donc recommandé de créer un ponton pour faciliter leurs manœuvres avec la barque. Cette demande a été acceptée, et il devrait être réalisé dans les prochains mois. »
De l’organisation, de la pédagogie et de la patience
À l’origine, c’est l’environnement qui intéressait Chloé Petit. Elle est d’ailleurs arrivée à l’Andra comme ingénieure environnement en 2016, forte de deux masters en ingénierie du développement durable et en management qualité sécurité environnement. « J’ai été recrutée en CDD pour mettre à jour l’étude d’impact du Centre de stockage de l’Aube. Entre temps, un poste s’est libéré au Cires. Il m’a tout de suite attiré parce qu’il me permettait d’accroître mes compétences dans la sécurité, qui est souvent étroitement liée à l’environnement dans les entreprises. J’ai donc sauté sur l’occasion et je suis devenue ingénieure sécurité et radioprotection, un métier qui me plaît beaucoup. »
Dès son arrivée au Cires, elle a suivi une formation spécifique de trois semaines pour obtenir la compétence radioprotection : « La radioprotection, c’est l’ensemble des mesures de protection des opérateurs face aux rayonnements ionisants. La formation m’a permis de bien comprendre les enjeux et de me familiariser avec le fonctionnement des appareils de de radioprotection comme les contaminamètres, les balises aérosols, etc. »
Le poste qu’elle occupe réclame de bonnes capacités d’organisation, pour prioriser les tâches : « Les journées sont intenses, les tâches variées, je ne m’ennuie jamais. » S’y ajoutent de solides qualités de pédagogie pour expliquer la démarche de prévention à des publics très différents : « Les responsables sécurité sont souvent considérés comme des râleurs, qui empêchent les autres de travailler ! Je dois donc faire comprendre aux opérateurs que c’est pour leur bien. Si je ne leur explique pas les consignes correctement, ils ne feront pas attention. »
Et puis c’est un métier qui a du sens : « La mission de l’Andra est d’utilité publique, je suis fière de contribuer à faciliter les tâches des opérateurs et à faire en sorte que tous travaillent dans les meilleures conditions possibles de sécurité. »