Des premiers ouvrages à leur couverture
La mise en place de la couverture du Centre de stockage de la Manche (CSM) dans les années 1990 a été une première mondiale. Retour sur l’histoire de cette barrière de protection pionnière en son genre.
En vingt-cinq ans d’activité, le CSM a reçu 527 225 m3 de déchets radioactifs de faible et moyenne activité (FMA) issus de l’industrie électronucléaire, des travaux de recherche et des usages médicaux ou industriels. Conditionnés dans des fûts ou des caissons métalliques ou bien dans des coques en béton, ces colis de déchets ont été empilés les uns sur les autres sur des plateformes de stockage, constituant de véritables tumulus aux interstices comblés par du gravier ou du béton.
L’Andra n’a pas attendu l’arrivée du dernier colis en 1994 pour commencer à couvrir ces ouvrages et leurs colis. Les travaux de couverture ont été menés de 1991 à 1997, en trois tranches successives, du nord au sud, de la zone la plus anciennement exploitée à la plus récente. Constituée de plusieurs couches de matériaux, la couverture s’étend ainsi sur 12 hectares, assurant la protection et l’étanchéité du stockage.
Chargée par le gouvernement de se prononcer sur le devenir du site et son impact sur l’environnement, la commission Turpin, constituée d’experts indépendants, a regretté dans son rapport d’évaluation rendu en 1996 que cette couverture n’ait pas été mise en place beaucoup plus tôt, pour éviter l’exposition aux précipitations et aux infiltrations d’eau pluviales des colis stockés à l’air libre. Les experts ont également recommandé d’en améliorer la conception et de maintenir la surveillance du centre pendant au moins trois cents ans.