Inventaires des insectes pour l’Andra
Depuis le mois d’avril, un bureau d’étude, l’Office de génie écologique (OGE), réalise pour l’Andra des inventaires d’insectes sur la zone de l’Observatoire pérenne de l’environnement (OPE). Cette opération permet de poursuivre à la fois la définition de l’état initial de référence de l’environnement autour du projet Cigéo et le suivi des populations présentes dans le territoire d’implantation du projet.
Depuis plusieurs semaines on peut apercevoir de curieuses installations en forêt de Montiers-sur-Saulx (55). Elles permettent de réaliser un suivi de certains insectes comme les coléoptères (ordre comprenant entre autres les scarabées), les syrphes (ordre des diptères comprenant également les mouches) et les papillons de jour (ordres des lépidoptères). Ces suivis, qui ont pour objectif de suivre la qualité de l’environnement, ont débuté en 2012 et nécessitent de réaliser régulièrement des inventaires selon les groupes étudiés.
Différents types de pièges et de suivi
Pour mener à bien sa mission, l’Office de génie écologique utilise différents « pièges » qui permettent de réaliser cet état des lieux. Ils sont marqués au GPS afin de les retrouver facilement et sont standardisés pour une meilleure comparaison des résultats. On distingue :
- les pièges « barber » : leur principe est simple. La faune du sol, dont les coléoptères, tombe dans un gobelet où l’on va retrouver un mélange de vinaigre, d’eau et de sel pour les conserver. La collecte des échantillons est effectuée tous les mois sur les 12 sites suivis sur le secteur de l’OPE. Les « barber » reçoivent parfois la visite d’une autre espèce emblématique de nos forêts puisqu’ils peuvent être retournés par les sangliers, mais « pas trop de casse cette fois-ci » d’après OGE.
- les pièges interception (Polytrap) : il s’agit d’un système suspendu à un arbre avec des parois en plexiglas. Ils vont permettre de capter les coléoptères saproxyliques qui empruntent la voie des airs. Les insectes tombent dans un liquide composé d’éthanol, d’eau et de sel pour les conserver. Là encore la collecte des échantillons se fait tous les mois.
Ces insectes se nourrissent du bois mort, et sont un bon indicateur de la qualité écologique de la forêt : une forêt riche en bois mort offre des habitats favorables à une faune spécialisée et présente généralement une plus grande biodiversité. Ce type de suivi, qui vient de débuter, ne concerne que deux secteurs de boisement le temps d’en évaluer la pertinence.
- la tente malaise : elle piège les insectes volants dont les syrphes, petites mouches ayant des rayures semblables aux guêpes qui sont utilisées par les écologues comme indicateur de la qualité de l’environnement. 2 sites sont suivis, l’un dans la forêt de Montiers et le second sur le secteur de Bure. Les échantillons sont prélevés toutes les 2 semaines entre avril et septembre.
- le suivi par observation : pour les papillons de jour, ce sont seulement des parcours déterminés qui sont réalisés, au cours desquels l’observateur note toutes les espèces et le nombre observé. Ces parcours sont répartis dans différents contextes : (forêt, prairie et culture) et répétés 4 fois au cours de la belle saison.
Ce suivi est intégré au programme national STERF (Suivi Temporel des Rhopalocères* de France) qui a pour objectif de suivre les populations de papillons en France. Les papillons étant très sensibles à la qualité de leurs habitats et au climat, ils sont de bons indicateurs de la qualité de l’environnement.
*Sous-ordre auxquels appartiennent les papillons de jour
La suite ?
Les échantillons prélevés seront ensuite triés puis analysés en laboratoire. Les résultats seront comparés à ceux des années précédentes et aux piégeages sur d’autres secteurs en France, afin de voir l’évolution des population d’insectes.
Un rapport complet sera fourni à l’Andra ainsi que les données brutes collectées. « Elles seront ensuite ajoutées à notre base de données GéoSciences et pourront être comparées à d’autres études sur les dynamiques de population afin de surveiller l’état des communautés d’insectes sur le territoire de l’OPE » détaille David Gocel-Chalté, Ingénieur scientifique en environnement pour l’Andra.
A suivre !