Meuse/Haute-Marne : la qualité de l’eau sous surveillance
Depuis le 1er mars, des échantillonneurs permettant de suivre les concentrations de différents polluants ont été installés dans 4 cours d’eau situés à proximité du Centre de Meuse/Haute-Marne. L’objectif ? Poursuivre le travail sur l’état initial des environnements aquatiques (notamment pour l’étude d’impact Cigéo).
La Saulx, l’Orge, l’Ormançon et L’Ornain, cours d’eau situés à proximité du Centre de Meuse/Haute-Marne, font depuis quelques semaines l’objet d’un suivi particulier. L’Andra et la société SGS y ont installé de nouveaux dispositifs d’échantillonnages dits « intégratifs » sur 6 emplacements pour permettre notamment la mesure de certains polluants présents en faible concentration.
Pourquoi des échantillonneurs intégratifs ?
Sur le site du CMHM, des suivis de la qualité des eaux ponctuels et en continu (1 mesure toutes les 6 heures) sont menés. L’échantillonnage ponctuel des cours d’eau réalisé 1 fois par mois donne une image instantanée de la qualité des cours d’eau. La mesure en « continu » offre une image plus dynamique des évolutions à plus haute fréquence de la qualité des cours d’eaux.
Cependant ces deux types de suivi ont leur propre limitation. L’échantillonnage ponctuel ne permet pas de mesurer des polluants présents en faible quantité et peu « louper » certains épisodes courts de contamination. La mesure toutes les 6 heures ne permet de mesurer qu’un nombre limité de molécules pour lesquelles des capteurs existent et qui est présente en quantité suffisante pour être mesurable par ces dispositifs.
Les échantillonneurs intégratifs viennent donc complémenter les suivis existants et préciser l’état chimique initial des masses d’eau. « Avec ces échantillonneurs intégratifs, on peut mesurer des pics de polluants qui ne pourraient être détectés par les capteurs des stations en continus ou pourraient être manqués par le suivi ponctuel eau » explique Maxime Savatier, Ingénieur hydrogéologue-hydrologue.
En effet, les échantillonneurs intégratifs absorbent au cours du temps les contaminants présents dans l’eau, ils permettent donc d’accéder à une information sur la qualité moyenne des cours d’eau sur une période de 2 à 4 semaines en intégrant les épisodes de courte durée. Le piégeage sur plusieurs semaines des polluants permet également d’obtenir une concentration suffisante pour permettre l’analyse d’élément présents en trop faibles quantités pour être détectés lors d’un échantillonnage ponctuel ou en continu.
Ces nouveaux dispositifs sont déployés sur les sites d’implantation des suivis en continu sur La Saulx, l’Orge, l’Ormançon et L’Ornain.
Différents types d’échantillonneurs
Deux types d’échantillonneurs intégratifs sont déployés :
- Les POCIS qui analysent certains pesticides et les substances pharmaceutiques, doivent rester 2 semaines dans l’eau ;
- Et les SPMD qui permettent l’analyse des HAP (contaminants issus notamment de la combustion du bois, du charbon, des déchets, ou des fumées d’échappement des moteurs diesel ou essence) qui restent immergés 4 semaines.
« Ces 2 capteurs n’analysant pas les mêmes composants, leur utilisation est complémentaire » précise Maxime. Chaque modèle est constitué d’une membrane fixant les polluants, placée dans une cage afin de la protéger (voir photo). Après avoir séjourné dans le cours d’eau, les membranes seront retirées et envoyés pour analyses. De nouvelles membranes seront alors installées. Le suivi devrait durer 3 ans.
Dans le cadre de l’accord partenariat avec l’ANDRA, le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) s’occupera de vérifier et de traiter les données d’analyses chimiques brutes.