Ne pas oublier le passé
La gestion des déchets radioactifs a évolué avec les années. afin de ne pas perdre la mémoire d’anciennes pratiques, l’Inventaire national consacre une partie de l’édition 2012 plus importante aux déchets concernés par ces modes de gestion dits “historiques”.
Même s’ils ne seront pas destinés à être pris en charge par l’Andra, et ne sont pas comptabilisés dans les volumes globaux de l’Inventaire national, les déchets ayant fait l’objet de modes de gestion pratiqués à l’époque où ils ont été produits sont répertoriés dans l’édition 2012 afin d’en garder la mémoire.
Des situations diversifiées
Les modes de gestion “historiques” sont très variés. Il s’agit aussi bien de centres de stockage de déchets conventionnels ayant accueilli, par le passé, des déchets comportant de faibles quantités de radioactivité (ces derniers ne présentaient alors pas d’enjeu de radioprotection et avaient pu, en regard des normes de l’époque, être éliminés dans des filières conventionnelles), que de déchets utilisés pour réaliser des remblais ou des buttes à proximité d’installations nucléaires ou d’usines, sans oublier les anciens sites miniers d’extraction de minerais naturels contenant de l’uranium où subsistent encore des stockages de résidus de très faible activité.
L’Inventaire recense également d’anciens sites contaminés par de la radioactivité, notamment ceux pollués par le radium utilisé dans la première moitié du XXe siècle. Il fait enfin le point sur les différentes campagnes d’immersion de déchets radioactifs : une solution pratiquée par de nombreux pays, dont la France (à deux reprises : en 1967 et 1969), mais définitivement interdite par la convention de Londres depuis 1993.
Témoignage
“Même si les situations historiques concernent essentiellement des déchets de faible activité voire de très faible activité, il est important de permettre à la population civile et aux associations d’avoir la vision la plus exhaustive possible. En tant que membre du comité de pilotage et du ministère directement impliqué dans la gestion de certains sites historiques mais aussi des sites contaminés, nous sommes sensibles à l’amélioration continue de l’Inventaire, qui élargit progressivement son champ d’investigations. Sur ce domaine, nous sommes confrontés à une multiplicité d’acteurs et de gestionnaires, privés et publics, ce qui ne facilite pas le travail. Nous devons également œuvrer à une meilleure cohérence entre les différentes bases d’information sur ces sites historiques, qui sont de natures très variées. ”
Laurence Roy, de la direction générale de la prévention des risques du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie