Partage d’expériences à l’échelle européenne sur les couvertures des centres de stockage
En mai dernier, l’Andra a renouvelé son accord de partenariat avec ses homologues espagnols (Enresa), britanniques (NWS) et belges (Ondraf) sur les couvertures des centres de stockage de déchets radioactifs. Les quatre acteurs vont ainsi poursuivre leur partage d’expériences et d’expertises autour de ce dispositif essentiel pour la protection des colis de déchets.
Une fois l’exploitation d’un centre de stockage terminée, les ouvrages sont recouverts d’une couverture. En protégeant les colis de déchets radioactifs, elle garantit la sûreté du stockage sur le long terme.
Dans le domaine, le Centre de stockage de la Manche (CSM) fait figure de précurseur. Alors que sa couverture a été mise en place progressivement dans les années 1990, le CSM est le premier centre de stockage de déchets radioactifs au monde à être entré en phase de fermeture. Constituée d’une alternance de couches drainantes et imperméables, la barrière protectrice qui recouvre les colis de déchets fait l’objet d’une surveillance rigoureuse par l’Andra. Un suivi régulier est effectué pour observer son évolution dans le temps et des études sont menées pour la pérenniser.
Des expertises à partager
L’expérience de l’Andra intéresse particulièrement certains pays étrangers qui doivent préparer la mise en place d’une couverture, à plus ou moins long terme, pour leur centre de stockage en surface de déchets radioactifs. C’est le cas en Espagne, qui dispose, depuis 1992, d’une installation de stockage à El Cabril (région de Cordoue) ; au Royaume-Uni, avec deux centres de stockage qui sont en fonctionnement depuis 1959 et 2015, respectivement à Drigg (Nord-Est de l’Angleterre) et à Dounreay (Écosse) ; et en Belgique, où les travaux de construction d’un stockage en surface sur le site de Dessel (province d'Anvers) pourraient débuter en 2024.
Ces trois pays ont également une expertise à faire valoir en matière de couverture de stockage. L’Andra s’y intéresse de près dans une optique d’amélioration continue, que ce soit pour le CSM ou en vue de la fin de l’exploitation du Centre de stockage de l’Aube, dans quelques dizaines d’années. « L’Andra peut apporter de nombreux éléments sur la caractérisation et la performance de l’argile. Les Anglais ont beaucoup travaillé sur la stabilité et donc les aspects mécaniques des couvertures, les Espagnols sur les effets climatiques et notamment les problématiques de condensation lorsqu’il y a des forts contrastes entre le jour et la nuit. Et enfin les Belges s’intéressent au sujet du colmatage des couches drainantes », précise Daniel Delort, responsable des relations internationales à l’Andra.
Une coopération qui se poursuit
La volonté commune de l’Andra, de l’Ondraf, de Enresa et de NWS de mettre en commun leurs savoir-faire (concepts de couverture, données scientifiques, études d’ingénierie, etc.) a débouché sur un premier accord de coopération en 2019. Ce partenariat fructueux a naturellement conduit à un renouvellement pour quatre ans en mars 2023. Particularité de ce nouvel accord ? L’implication d’un doctorant de l’Andra. Des visites sur les sites espagnols et britanniques ont notamment permis au chercheur d’en apprendre davantage auprès des homologues de l’Andra sur la conception des couvertures, la résilience, le suivi, les hypothèses sur l'érosion et le changement climatique. Une visite est également prévue en Belgique avant la publication de la thèse et le partage des résultats entre l’Agence et ses homologues étrangers.