Une couverture sous surveillance
Élément central de la sûreté du Centre de stockage de la Manche (CSM), la couverture fait l’objet d’une surveillance régulière de la part de l’Andra. Repères topographiques, prélèvements, mesures et contrôles visuels permettent de s’assurer de sa stabilité et de son imperméabilité.
Sur toute la surface de la couverture, des repères altimétriques placés tous les 12 mètres servent à détecter les moindres mouvements. Ceux-ci peuvent être liés aux tassements de colis anciens insuffisamment comblés, ou à l’action de la pluie, qui peut aussi entraîner des phénomènes d’érosion et provoquer de légers glissements de terrain sur les pentes des talus de la couverture.
Par ailleurs, tous les ans, un géomètre mesure les déplacements verticaux et latéraux des repères, de l’ordre de quelques millimètres par an pour les zones les plus affectées. En 2010, 2011 et 2013, des travaux ont été réalisés pour adoucir les pentes avec, au pied des trois talus, un mur de soutènement le long de la route. La surveillance montre que ces travaux ont stabilisé les mouvements de terrain.
Le toit de la couverture, et plus particulièrement le haut des talus, est également inspecté visuellement chaque année, à la recherche de fissures de surface qui pourraient apparaître à cause des glissements des talus. Si une fissure est constatée, la terre végétale est retirée afin de vérifier que ces fissures ne se propagent pas au-delà de cette couche superficielle. La terre est ensuite remise en place, tassée et réenherbée. Si la fissure est un peu plus profonde, elle est comblée par des matériaux complémentaires.
Au chevet de la membrane
Le plan réglementaire de surveillance du CSM prévoit de prélever, tous les dix ans, un morceau de la membrane bitumineuse afin de vérifier son état et de détecter d’éventuels signes de vieillissement. L’opération est conduite sur trois zones différentes de la couverture. Sur chacune d’entre elles, les couches de terre végétale, de sable et de matériaux compactés sont déblayées sur une surface de 10 m² pour exposer la membrane. Celle-ci est alors découpée : 6 m² de membrane sont prélevés, conditionnés en petits échantillons et envoyés à des laboratoires d’analyses. Une pièce de membrane neuve est immédiatement remise en place, soudée au reste de la membrane avant remblaiement et reconstitution des couches supérieures de la couverture.
Les laboratoires effectuent des analyses physiques et chimiques pour comparer les caractéristiques de la membrane prélevée avec celles d’une membrane neuve et d’échantillons prélevés lors de précédentes opérations. À ce jour, la membrane installée il y a trente ans continue de démontrer la bonne tenue dans le temps de ses propriétés d’étanchéité et de résistance aux déformations.
Un entretien régulier
Les 12 hectares de gazon en surface de la couverture sont tondus entre quatre et cinq fois par an. Cette opération s’étale sur plusieurs jours et mobilise quatre à cinq personnes ainsi qu’une panoplie d’outils : débroussailleuse aux abords des repères topographiques, petite tondeuse pour les caniveaux et les bords de talus, robot de tonte pour les surfaces inclinées... Ces tontes génèrent environ 80 tonnes de déchets végétaux par an.
Après contrôle, les végétaux sont transportés à une quarantaine de kilomètres pour être transformés en compost dans l’usine de traitement et de valorisation des déchets de Veolia, à Valognes.