Usages des eaux : le CSM mène l’enquête
Pour conforter et affiner les hypothèses retenues pour les évaluations d’impact du Centre de stockage de la Manche (CSM), l’Andra a mené une enquête de proximité sur les usages des eaux.
Dans le cadre de son plan de surveillance de l’environnement, le CSM réalise régulièrement, sur et autour du site, des prélèvements et des analyses d’air, de végétaux et d’eaux de surface et souterraines. Cette surveillance est complétée par des modélisations mathématiques visant à évaluer l’impact du centre sur l’Homme. « Ces calculs s’appuient sur des hypothèses d’habitudes de vie et de consommation d’un groupe de référence théorique localisé à proximité des installations, indique Julien Recarte, directeur du site. L’objectif étant bien sûr que ces hypothèses se rapprochent le plus possible de la réalité en intégrant toutefois des marges de sûreté. Ces calculs sont effectués tous les ans et leur méthodologie est intégrée dans le rapport de sûreté, réévalué tous les 10 ans. »
Comparer les hypothèses à la réalité du terrain
C’est justement dans le cadre de la dernière mise à jour du rapport de sûreté et de l’étude d’impact associée que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé en 2020 à l’Andra de réévaluer ses hypothèses afin de démontrer leur pertinence. L’utilisation des eaux de surface et souterraines (captage d’eau potable, arrosage d’un jardin, irrigation agricole, etc.) étant l’un des vecteurs potentiels de transfert des radionucléides vers le groupe de référence théorique, l’Andra a décidé de mener une enquête dans les communes proches du CSM pour préciser les usages et pratiques des habitants.
Analyse en cours
Ainsi, début septembre 2023, 400 foyers, situés dans les communes d’Omonville-la-Rogue, de Digulleville et d’Omonville-la-Petite, ont reçu un questionnaire de l’Andra les invitant à lister les puits, forages, sources, fontaines et autres installations présentes sur leur propriété, ainsi que l’utilisation qu’ils en faisaient. « Ces questionnaires ont été élaborés en concertation avec des experts en modélisation de l’Andra, précise Julien Recarte. Ils tiennent compte également des renseignements que nous avons pu collecter auprès de différentes instances publiques : le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l’Agence régionale de santé (ARS), la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), etc. »
Les derniers retours ont été reçus en novembre 2023. « Nous sommes en train de les analyser, annonce Julien Recarte. Ce travail permettra, in fine, de comparer nos hypothèses à la réalité du terrain et de répondre ainsi aux questions de l’ASN. »