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Voyage avec un archéologue dans le futur

Comment, en 4010, un archéologue interprétera-t-il nos objets quotidiens ?

Dans sa conférence “Futur antérieur” montée en 2002 et qui sillonne la France actuellement, le directeur du Musée romain de Lausanne-Vidy (Suisse), Laurent Flutsch présente avec force exemples les découvertes et les interprétations d’un archéologue du futur.

L’Andra l’a interrogé au sujet du projet “Mémoire pour les générations futures”.

 

 

Laurent Flutsch

Directeur de Musée romain de Lausanne-Vidy et animateur de la conférence.

Je salue la démarche de l’Andra pour préserver la mémoire des lieux de stockage. Quand on prend des décisions qui engagent les générations futures, la moindre des choses est de tenter de sauvegarder la mémoire de ce qui a été fait. De nombreuses solutions peuvent, et doivent, être étudiées.

Mais aucune n’est fiable à 100 %. Je ne crois pas au mythe d’un lieu tabou ou sacré qui serait préservé, ni au signale ment de surface, car le paysage a toutes les chances d’être complètement transformé sur des échelles de temps aussi importantes ; et si cette signalisation venait à perdurer, il y a de grandes chances qu’elle soit mal interprétée. Le mieux serait peut-être de ne rien signaler pour ne pas éveiller la curiosité des archéologues !

Pour moi, le seul moyen sûr de signaler aux gens le danger de creuser à tel endroit, c’est le danger lui-même ! On peut imaginer des couches faiblement radioactives en guise d’avertissement, puis de plus en plus radioactives à mesure que l’on creuse. C’est du pur bon sens, mais on se heurte ici à une réticence politique qui peut fort bien se comprendre !

« De nombreuses solutions peuvent, et doivent, être étudiées »