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Bientôt le début de la construction pour le stockage géologique suédois ?

Le 24 octobre 2024, le tribunal foncier et environnemental suédois a autorisé la construction du stockage géologique des déchets les plus radioactifs à Forsmark, sur la côte est du pays. En attendant la décision de l’autorité de sûreté suédoise, les travaux de construction en surface pourraient débuter d’ici la fin de l’année. Le début de l’exploitation est prévu à l’horizon 2035.

Vue d'artiste du projet de stockage géologique

Le projet de stockage géologique suédois est porté par l’entreprise en charge de la gestion des déchets radioactifs, SKB (Swedish nuclear fuel and waste management company), détenue conjointement par les exploitants nucléaires du pays. Il est prévu pour accueillir les combustibles nucléaires usés* des centrales nucléaires suédoises, à Forsmark, dans la municipalité d’Östhammar (près de la mer Baltique, au nord de Stockholm). Un lieu où se situe également l’une des centrales et un centre de stockage pour les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (voir encadré).

Les combustibles usés seront conditionnés dans des conteneurs en cuivre avant d’être stockés dans l’installation située à environ 500 mètres de profondeur, dans une roche granitique. Dans l’attente du début de l’exploitation, prévu à l’horizon 2035, ces déchets radioactifs sont entreposés provisoirement par SKB à Oskarshamn, dans le sud du pays.

* Comme son voisin finlandais, et à l’inverse de la France, la Suède ne retraite pas le combustible nucléaire usé. Il est donc considéré comme un déchet hautement radioactif et est pris en charge comme tel. 

 

Quid des autres déchets radioactifs ?

Les déchets de faible et moyenne activité à vie courte suédois sont stockés à 60 mètres de profondeur, dans le granite, sur le site de Forsmark. SKB, en charge de son exploitation, a obtenu une autorisation d’extension du stockage pour faire face à l’afflux à venir de déchets issus du démantèlement des installations nucléaires.

Une autorisation qui ponctue un processus au long cours

La semaine dernière, SKB a reçu un permis environnemental de la part du tribunal foncier et environnemental suédois pour construire puis exploiter le stockage géologique. Cette autorisation concerne également l’installation de conditionnement des déchets radioactifs, appelée usine d’encapsulation, qui sera située à côté de l’installation d’entreposage, à Oskarshamn. 

Dans le cadre de cette autorisation, SKB peut lancer les premiers travaux de construction, uniquement en surface, d’ici la fin de l’année. La construction de l’installation souterraine reste soumise à l’autorisation de l’autorité de sûreté suédoise, dont la décision est attendue dans environ 18 mois.

Cette étape importante pour le projet de stockage géologique suédois s’inscrit dans la continuité de deux autres décisions : celle le conseil municipal d’Östhammar qui a approuvé le stockage en octobre 2020, ainsi que celle de gouvernement suédois qui, à son tour, a donné son feu vert pour sa construction en 2022.

Avec la Finlande, la Suède sera donc le deuxième pays à lancer la construction d’une installation de stockage géologique pour les déchets les plus radioactifs. 

 

Le saviez-vous ?

Depuis près de 30 ans, SKB mène ses travaux de recherche sur le stockage géologique dans le laboratoire souterrain d’Äspö, au nord d’Oskarshamn, à près de 500 mètres de profondeur. 

Avant que la France retienne l’argile pour implanter son stockage géologique, l’Andra a également étudié l’intérêt des roches granitiques en s’appuyant sur la Suède et en participant aux expérimentations menées par SKB dans le laboratoire souterrain suédois.

Laboratoire souterrain d’Äspö
Pour aller plus loin : la gestion des déchets radioactifs à travers le monde