Dans la Meuse, une station atmosphérique d’excellence
Au printemps 2022, l’Andra a inauguré les nouveaux aménagements de sa station atmosphérique à Houdelaincourt (Meuse). Un équipement de référence pour la communauté scientifique au sens large. Présentation.
Cette station, à l’instar des plus performantes d’Europe, occupe désormais un bâtiment d’une surface de 110 m2 permettant de réaliser des mesures de meilleure qualité grâce à un contrôle optimal des conditions thermiques et hydriques. « Elle améliore les conditions de travail de l’Observatoire pérenne de l’environnement (OPE) qui a pour mission de dresser un état de l’environnement actuel autour du site d’implantation du projet Cigéo, et de suivre son évolution dans le temps, si le projet voit le jour. Elle témoigne des efforts de l’Andra pour pérenniser des moyens d’observation d’excellence », explique Sébastien Conil, ingénieur à l’OPE, en charge des questions relatives au milieu atmosphérique.
Quatre types de données y sont collectés. Tout d’abord des données sur la radioactivité ambiante dans l’atmosphère, qui sont mesurées par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). « La station d’Houdelaincourt nous sert de référence nationale pour caractériser les radionucléides présents dans l’air: tous nos travaux d’expertise sont comparés aux valeurs qu’elle fournit », explique Olivier Masson, ingénieur en charge de l’étude des transferts atmosphériques des radionucléides à l’IRSN.
Des conditions idéales d’observation
Puis viennent les données sur les polluants atmosphériques et particules fines, dont la concentration est réglementée par une directive européenne, et qui sont collectées par Atmo Grand Est. Association agréée de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), Atmo Grand Est réalise aussi des mesures pour identifier les composants chimiques des polluants. Elle actualise ces données directement sur son site Internet, et les utilise pour consolider ses modèles de qualité de l’air, qui servent notamment à prévoir les pics de pollution. « Avec onze instruments pour mesurer une quinzaine de polluants, cette station est l’une des plus complètes de notre réseau », précise Cyril Pallarès, directeur opérationnel d’Atmo Grand Est. « Grâce à l’Andra, nous bénéficions de conditions idéales d’observation, avec de l’espace pour nos équipements, et la possibilité d’échanger avec les autres partenaires de la station. »
« Cette station présente l’avantage de mutualiser les travaux des équipes de scientifiques. Le travail des uns peut bénéficier aux autres. »
Un équipement au service de la communauté scientifique
Enfin, la station fait partie du réseau européen Integrated Carbon Observation System (ICOS) de suivi des gaz à effet de serre. La connaissance de ces gaz aide à mieux comprendre l’empreinte carbone et le fonctionnement des écosystèmes continentaux du territoire autour de Cigéo. « Le projet Cigéo s’inscrit dans un temps long, qui sera très probablement marqué par un changement climatique important, avec des impacts profonds sur l’environnement et le fonctionnement des écosystèmes », remarque Sébastien Conil.
Au-delà des mesures, les partenaires de l’Andra peuvent mener leurs propres projets dans la station. Par exemple, l’IRSN a conduit des recherches sur les dépôts des particules radioactives par temps de brouillard et sur le rôle de la taille des radionucléides. Autre type d’étude dans le cadre du projet ICOS : la compréhension de l’effet des sécheresses sur le bilan carbone des écosystèmes européens. « Cette station présente l’avantage de mutualiser les travaux des scientifiques qui travaillent sur des sujets similaires, et le travail des uns peut bénéficier aux autres », conclut Sébastien Conil.
En direct de la station
Jeudi 5 mai 2022, une quarantaine de personnes (partenaires, élus, collaborateurs, etc.) étaient réunies à Houdelaincourt pour découvrir le réaménagement de la station. Des travaux réalisés en grande partie par des entreprises locales, pour un montant de 431 000 €.