Des déchets radioactifs bien traités : portrait de Guillaume Gillet
Dans l’Aube, au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires) de l’Andra, Guillaume Gillet est responsable d’exploitation du bâtiment de regroupement/ tri/traitement des déchets radioactifs issus d’activités non électronucléaires. Une installation clé, qu’il a vu naître et grandir. Et dont il est fier…
Universités, laboratoires, hôpitaux, instituts de recherche… : chaque année, l’Andra collecte auprès de 1 000 industries ou établissements en charge d’activités non électronucléaires environ 2 000 à 3 500 colis de déchets radioactifs (gants, plastiques, solvants, blouses, détecteurs de fumées, etc.). Du fait de leur grande variété et de leur répartition sur l’ensemble du territoire, ces déchets nécessitent une prise en charge spécifique et centralisée réalisée par l’Andra, depuis leur collecte jusqu’à leur stockage définitif ou leur entreposage (si la possibilité de stockage n’existe pas encore).
Un ballet de précision
Le regroupement/tri/traitement est une étape importante de la gestion des déchets radioactifs issus d’activités non électronucléaires. Elle s’effectue au sein d’un bâtiment dédié au Cires de l’Andra, dont Guillaume Gillet a la responsabilité et dont il supervise l’activité. « Ma mission consiste à vérifier que la stratégie d’exploitation du bâtiment de regroupement/tri/traitement, définie par l’Andra, est bien respectée. Je m’assure du bon déroulement de toutes les opérations et je contrôle la bonne gestion des flux d’entrée et de sortie des colis. »
Réception, identification, contrôles, tri et/ou traitement, etc. : les étapes de prise en charge des colis sont nombreuses et le fonctionnement quotidien de l’installation, un ballet de précision. Guillaume Gillet le mène en chef d’orchestre aguerri et en lien permanent avec les opérateurs de terrain (six en moyenne), prestataires de l’Andra. C’est d’ailleurs une dimension de son métier qu’il apprécie particulièrement : « Je ne travaille pas seul et ce que j’aime, c’est le contact avec les opérateurs : nous discutons beaucoup pour améliorer les équipements et le rendement du bâtiment ou pour le faire évoluer afin de répondre à leurs besoins en termes d’ergonomie, d’outillage. Mon rôle c’est aussi de leur faciliter la vie… » Un rôle qui nécessite d’intervenir sur d’autres sujets comme la qualité, la sécurité, l’environnement ou la radioprotection, et ce, en étroite collaboration avec plusieurs services de l’Andra.
Trouver les bonnes solutions
Son métier est ainsi au carrefour de compétences variées. Interface du personnel de terrain, Guillaume Gillet apporte également son appui et son expertise auprès de ses collègues chargés d’accompagner les producteurs de déchets. « Pour que leurs déchets soient pris en charge par l’Andra, les producteurs doivent respecter les dispositions décrites dans le guide d’enlèvement. »
Millimétrée, l’activité du bâtiment de regroupement/tri/traitement n’est pour autant pas toujours linéaire. Chaque année, l’Andra est en effet sollicitée pour la prise en charge de déchets particuliers (fioles de sources radioactives, colis avec des activités radiologiques supérieures aux limites spécifiées pour une prise en charge directe, etc.). « Dans ce cas, nous essayons de trouver les solutions techniques adaptées et respectueuses de nos prescriptions. Mais chacun doit y mettre du sien », sourit le responsable d’exploitation.
Le goût de l’apprentissage
Arrivé à l’Andra il y a dix ans, après un diplôme de chimie de l’environnement et de développement durable, Guillaume Gillet a d’abord fait ses armes en assistance à maîtrise d’ouvrage, chez les industriels électronucléaires (CEA, Orano, EDF), avant de passer « de l’autre côté de la barrière ». C’est aujourd’hui un atout, confie-t-il : « Je connaissais leurs attentes, et leur environnement de travail, ce qui m’a tout de suite permis de mieux saisir mon rôle et ce que peut apporter l’Andra. »
Mis en service en 2012, le bâtiment de regroupement a évolué pour accueillir l’installation de tri/traitement (dont les opérations étaient auparavant sous-traitées à des entreprises externes), exploitée à partir de 2017. L’occasion pour Guillaume Gillet de suivre et de chapeauter l’évolution de l’activité. « J’ai la chance d’avoir vu sortir de terre ces bâtiments, d’avoir géré leur mise en exploitation et créé les documents applicables associés… Voir la manière dont ils tournent aujourd’hui, c’est très gratifiant ! »
Ce processus d’amélioration continue dont il a la charge, repose sur une solide expérience et un goût de l’apprentissage et du dynamisme : « J’ai été formé et j’ai formé moi-même. Cette notion de transmission est très importante dans nos métiers », conclut-il.