Reconnaître un objet radioactif
Après sa découverte à la fin du 19ème siècle, le phénomène de la radioactivité suscite un vif engouement pendant la période de l’entre-deux guerres, qui se traduit notamment par le développement d’une industrie du radium et la fabrication d'objets divers et variés. Aujourd'hui, l’Andra collecte chaque année environ 100 objets radioactifs produits lors de ces années phares du radium. Cette collecte s’effectue gratuitement auprès des particuliers, qui souvent détiennent involontairement ces objets suite à un héritage.
Comment reconnaître un objet radioactif ?
Pour reconnaître un objet radioactifs, quelques indices peuvent mettre sur la voie :
- la présence du trèfle radioactif sur l'étiquette, sur l'objet ou sur son emballage
- la marque de fabrication ou le nom du produit inscrit sur l'étiquette qui comprend le mot radium, uranium ou des dérivés : ex : La Franco Belge d'uranium, le RA226, le Radia…
- le fait qu'il soit conditionné dans du béton ou du plomb
- sa luminescence naturelle : un objet qui brille la nuit sans avoir été exposé à la lumière est vraisemblablement radioactif
Quelques exemples d'objets anciens :
Quelques conseils préalables en cas de découverte d'un objet radioactif
En cas de découverte d’un objet radioactifs, ou en cas de doute, quelques précautions sont à prendre :
- Ne pas le manipuler directement : s’il faut déplacer l’objet, il convient de l’emballer dans un sac plastique avant manipulation.
- Ne pas rester en contact avec l’objet. Isoler le dans un lieu peu fréquenté.
- Ne pas le jeter dans une poubelle ou l’abandonner dans la nature.
- Ne pas l’envoyer par courrier.
Si vous découvrez un objet radioactif, vous pouvez, en tant que particulier ou collectivité, effectuer une demande d'enlèvement auprès des équipes de l'Andra . Pour cela, appelez le numéro dédié (01 46 11 83 27) après avoir préalablement regroupé le maximum d’informations sur votre objet (état, origine...). L’Andra vous indiquera alors la démarche à suivre.
Les objets radioactifs sont classés en trois catégories : objets ne présentant pas de risque immédiat, objets dont il faut éviter le contact et qui sont à manipuler avec précaution, objets présentant un risque sanitaire élevé pour les personnes séjournant à proximité de l'objet sorti de son boîtier de protection.
Objets ne présentant pas de risque immédiat
Les anciens objets d'horlogerie luminescents
Lorsque les vieux modèles de montres, réveils, boussoles, cadrans d'avion, systèmes de visée nocturne ont des aiguilles et cadrans qui restent luminescents après un séjour de 2 jours dans l'obscurité, ils sont radioactifs : l'effet luminescent était obtenu en ajoutant du radium, puis du tritium, à la peinture.
Les quantités de matières radioactives en jeu sont extrêmement faibles et le rayonnement est confiné par le boîtier et le verre.
Il y a un problème si le verre ou le boîtier ne sont plus étanches.
Ces vieux modèles sont souvent détenus par des collectionneurs, en particulier des collectionneurs d'objets militaires, ou par des horlogers ou des héritiers d'horlogers.
Objets dont il faut éviter le contact et qui sont à manipuler avec précaution
Les fontaines au radium
Les fontaines au radium sont des appareils utilisés dans les années vingt pour enrichir l'eau fraîche en radon. Elles sont souvent stockées dans des caves ou des greniers et oubliées…
Ces appareils sont détenus par des brocanteurs, des collectionneurs, des centres de récupération d'objets. Ils peuvent aussi être proposés sur des sites internet de ventes aux enchères.
Les minéraux
Les minéraux radioactifs présentent souvent de remarquables structures cristallographiques et de superbes couleurs, ce qui les rend très attractifs sur le plan visuel.
Autunite, pechblende, monazite sont les minéraux radioactifs que l'on retrouve le plus souvent chez les particuliers.
Ils sont détenus par des collectionneurs ou des géologues (ou des familles qui récupèrent des collections) et dans les collections minéralogiques de certains lycées, musées, associations…
Les sels naturels de laboratoire
Il s'agit des nitrates, acétates et oxydes d'uranium, d'uranyle ou de thorium et des nitrates et chlorures de radium.
Ces sels radioactifs étaient utilisés dans les cours de chimie, notamment pour les travaux pratiques.
On en trouve parfois dans de vieux locaux, dans les greniers et les caves des écoles, des universités ou dans des laboratoires et chez des particuliers qui s'étaient construit de petits laboratoires à domicile.
Les paratonnerres
Pendant des années, des milliers de paratonnerres à tête radioactive ont été installés sur les toits des édifices jusqu’à leur interdiction en 1987. Le risque d’exposition externe ou de contamination est négligeable tant que le paratonnerre reste en place, hors de portée et en bon état.
Une initiative citoyenne lancée par un particulier, l’Inventaire national des paratonnerres radioactifs (Inaparad), a permis de lancer le recensement de ce type de paratonnerre sur le sol français.
Les détecteurs de fumée « ioniques »
Les détecteurs de fumée dits « ioniques » ont été largement installés sur les lignes de détection incendie des entreprises et des bâtiments publics dès le début des années 1940. Selon ses développeurs, cette technologie permettait d’obtenir un signal précoce, ce qui justifiait, à l’époque, la préférence pour ces détecteurs par rapport aux autres produits offerts sur le marché. Les évolutions techniques successives ont par la suite progressivement remis en cause cette préférence : les détecteurs thermiques ou optiques permettent en effet de répondre aujourd’hui aux exigences réglementaires de la sécurité incendie.
Depuis 2011, un plan de retrait de ces détecteurs a été lancé par l’Autorité de sûreté nucléaire
Objets présentant un risque sanitaire élevé pour les personnes séjournant à proximité de l'objet sorti de son boîtier de protection.
Les Objets au radium à usage médical (Orum)
Les Orum sont conservés aujourd'hui comme objets de collection : aiguille, tube, gaine, sonde "de crowe", compresse au radium…
On les trouve chez les particuliers, souvent lorsqu'il y a eu un médecin radiologue dans la famille ou, plus rarement, un pharmacien.
Sortis de leurs boîtiers, certains Orum peuvent émettre des rayonnements intenses, notamment les sondes "de crowe".
Conditions de prise en charge
La prise en charge des objets radioactifs par l'Andra est soumise à conditions. Pour en prendre connaissance : cliquez ici
En savoir plus
Pour en savoir plus sur les objets radioactifs et les conditions de leur prise en charge par l'Andra : contactez l'Andra au 01.46.11.83.27 ou par email à collecte-dechets@andra.fr
Contactez-nous par emailQuestions / réponses
L'Andra peut-elle collecter des radiographies ?
Non, il ne s'agit pas de déchets radioactifs. En revanche, les radiographies contiennent des substances chimiques et doivent être éliminées par une filière spécifique. Pour cela, veuillez contacter votre déchèterie.
Mon téléphone est-il radioactif ?
Non : les téléphones portables n’émettent pas de rayonnements ionisants, mais des ondes électromagnétiques. C’est pourquoi un téléphone en fin de vie ainsi que ses composants ne sont pas des déchets radioactifs.