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À Froncles, le funiculaire sur de bons rails

Les tests effectués sur le démonstrateur du funiculaire de Cigéo s’achèveront au dernier trimestre 2022. Cette phase d’essais grandeur nature permet d’évaluer la sûreté d’une pièce maîtresse du projet Cigéo, dans la perspective du dépôt du dossier d’autorisation de création (DAC).

D’un poids de 80 tonnes, évoluant sur 80 m de rails, chargé de 100 à 130 tonnes de lests. Installé dans une halle des Forges de Froncles (52) spécialement réaménagée pour l’accueillir, le démonstrateur du futur funiculaire de Cigéo est une machine aussi complexe, qu’impressionnante. Et pour cause : sa fonction est cruciale puisque le funiculaire (dont cet exemplaire est un prototype) acheminera les colis de stockage de déchets radioactifs, depuis la surface jusqu’aux ouvrages de stockage à – 500 mètres sous terre. Une mission à la mesure de la batterie de tests qu’a subie la machine pendant près de 9 mois.

Objectifs : évaluer la solidité de la conception et du fonctionnement du funiculaire, au plus près du réel. « Les tests réalisés sur ce banc d’essai à échelle 1 permettent de qualifier les systèmes de freinages de sécurité et d’anticiper des anomalies qui pourraient survenir en exploitation sur “le vrai funiculaire”, explique Cyril Briancourt, ingénieur mécanique et responsable des essais de qualification à l’Andra. Une phase d’expérimentation qui est “l’aboutissement” de 4 ans d’études préalables, puisqu’avant cela, les pièces de chacun des systèmes de freinage de sécurité du démonstrateur ont été testées en laboratoire. » Ascenseurs, automoteurs… D’autres solutions de transports avaient aussi été évaluées ; c’est le funiculaire qui donnait le meilleur gage de sûreté, rappelle Cyril Briancourt.

Des freins à toutes épreuves

Conçu et mis en oeuvre par l’entreprise Poma, spécialiste français des systèmes de transport par câbles, le banc d’essai visait à tester plus particulièrement les systèmes de freinage inédits du véhicule. « Aucun funiculaire classique ne disposait des systèmes de sécurité que nous recherchions. Poma a dû adapter ses machines pour répondre aux exigences du projet Cigéo. » Ainsi, des systèmes supplémentaires sont mis en oeuvre pour parer à l’éventualité d’une défaillance des dispositifs de freinage normaux d’exploitation. Le funiculaire se déplace à 2,55 m/s, soit environ 10 km/h, détaille Cyril Briancourt.

Au frein de service et de sécurité des moteurs s’ajoute un freinage d’arrêt d’urgence en cas de détection d’une survitesse de plus de 12 % (6 pinces de freins qui viennent pincer les rails) ainsi qu’un frein d’ultime secours qui se déclenche au-delà de 20 % de vitesse nominale. Troisième sécurité : des butoirs de fin de course pour arrêter le funiculaire s’il venait à dépasser sa zone d’arrivée. Chaque freinage bénéficie d’une technologie et d’un système d’information différent pour garantir son indépendance et maximiser la sûreté de l’ensemble. »

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C'est le poids du démonstrateur, non lesté.

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de pente.

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de rails installés à Froncles.

« Ça marche, mais si ça ne marche pas…? »

Lancé sur une pente de 12 % semblable à celle du futur Cigéo, harnaché d’un chargement de 100 à 130 tonnes (l’équivalent du poids d’un colis de stockage et de sa hotte de transport), le démonstrateur est scruté sous toutes les coutures et dans les situations les plus critiques. « Notre posture est celle du “ça marche… mais si ça ne marche pas ?”, poursuit Cyril Briancourt. Nous passons en revue tous les essais possibles : faire aller plus vite la machine, graisser les rails, déconnecter les pinces de freins… On a même imaginé tronçonner un rail pour voir comment la machine réagirait. »

Chaque étape permet de conforter la conception du funiculaire dans un processus d’amélioration continue. L’expérimentation qui s’achève en fi n d’année fera l’objet d’un rapport d’essais de Poma. En ligne de mire : l’instruction du dossier par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Tout savoir sur le projet Cigéo