Le Canada choisit son site de stockage géologique
Le 28 novembre, la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN/NWMO*) du Canada a retenu un site localisé dans le nord-ouest de l’Ontario pour y implanter un stockage géologique de combustibles nucléaires usés. C’est désormais une nouvelle étape de décisions réglementaires qui s’engage afin d’évaluer la sûreté de l’installation.
« La décision d’aujourd’hui est le fruit d’un processus de sélection d’un site fondé sur le consentement et dirigé par les Canadiens et les peuples autochtones », souligne Laurie Swami, présidente et chef de la direction de la SGDN. Ce processus au long cours trouve son origine dans l’adoption, en 2007, du plan de gestion à long terme du combustible nucléaire usé, par le gouvernement canadien. La décision est prise de stocker ces déchets radioactifs** en grande profondeur et la SGDN se voit confier la mission de mettre en œuvre le projet.
2024 : du consentement des collectivités au choix du site
Parmi les lieux potentiellement intéressés pour accueillir le stockage, deux sites situés en Ontario (au nord-ouest, dans une formation rocheuse cristalline et au sud-ouest, dans une formation rocheuse sédimentaire) ont été sélectionnés, fin 2019, sur des critères socioéconomiques et géologiques. En parallèle des études d’impact environnemental et de sûreté, la SGDN a mené une large démarche de concertation avec les populations locales.
Pour poursuivre le projet, les collectivités concernées devaient manifester leur volonté d’avancer dans le processus de sélection. Chose faite en 2024 sur le site à l’étude dans le nord-ouest de l’Ontario. Le Canton d’Ignace a ainsi confirmé son consentement en juillet 2024. La seconde collectivité sur les lieux, la Nation ojibwée de Wabigoon Lake, a également accepté de passer à l’étape suivante en novembre 2024***. La SGDN a finalement retenu ce site et les deux collectivités pour accueillir le futur stockage géologique.
Sûreté avant tout
Place désormais à un processus réglementaire de plusieurs années visant à « s’assurer que le projet respectera ou surpassera les critères réglementaires rigoureux établis pour protéger la santé, la sécurité et la sûreté des gens et de l’environnement. » Il mobilisera notamment deux acteurs indépendants : la Commission canadienne de sûreté nucléaire et l’Agence d’évaluation d’impact du Canada. La SGDN envisage la construction du stockage vers 2033 puis le début de l’exploitation au début des années 2040.
* Nuclear Waste Management Organization
** Contrairement à la France, le Canada ne retraite pas le combustible nucléaire usé. Il est donc considéré comme un déchet hautement radioactif et est pris en charge comme tel.
*** Le projet ne pourra être approuvé par la Nation ojibwée de Wabigoon Lake qu'après un processus d'évaluation et d'approbation réglementaire local.
Andra-SGDN : partage d’expérience sur la durée
Le 24 avril 2023 à Ottawa, l’Andra a renouvelé pour cinq années son accord de coopération avec la SGDN. La poursuite de cette collaboration de longue date permettra de faciliter le partage de connaissances entre les deux acteurs. Un large ensemble de thématiques est couvert, notamment la recherche & développement, les procédés technologiques, la démarche de sûreté, mais également l’industrialisation des projets et la communication avec le public.