Les femmes et les hommes du Labo
Creuser les galeries, assurer la maintenance des équipements, coordonner les équipes… Autant de métiers essentiels aux missions du Laboratoire souterrain. Rencontre avec quelques passionnés.
Éric Van Speybroeck sait tout réparer
Éric Van Speybroeck travaille pour Endel qui est en charge de la maintenance du Laboratoire pour l’Andra depuis 2004.
« Quand je suis arrivé dans l’équipe de maintenance, nous étions en train de creuser les deux puits qui avaient déjà atteint 300 m de profondeur. Je surveillais et je réparais les machines utilisées par les ouvriers : les pompes, les nacelles, les réserves d’eau et d’air. Les conditions de travail étaient difficiles, c’était étroit. Elles sont devenues beaucoup plus confortables par la suite. Je suis passé chef d’équipe et aujourd’hui, je suis technicien des méthodes. J’organise la maintenance des ascenseurs, des pompes, des ventilations ainsi que des petits équipements des bureaux. Mais il m’arrive encore de faire des remplacements au fond. Pour moi, travailler au Laboratoire a été une véritable opportunité, j’y ai beaucoup appris ! »
Jessica Le Puth joue les chefs d’orchestre
Au Laboratoire souterrain, tout le monde connaît Jessica Le Puth qui a coordonné les travaux scientifiques pendant huit ans avant d’être responsable du creusement des démonstrateurs d’alvéoles destinées au stockage des déchets de haute activité (alvéoles HA) depuis 2019.
« Jusqu’en 2019, je faisais un travail d’interface avec tous les services du Laboratoire afin d’aider les expérimentateurs. S’ils avaient par exemple besoin d’un forage, il fallait coordonner les entreprises qui allaient intervenir, tout en prenant en compte les autres activités du Laboratoire dans le respect des consignes de sécurité. Cela implique de comprendre les tenants et les aboutissants des expérimentations. Je m’occupe désormais du creusement des alvéoles HA, et je continue de participer et organiser des réunions, gérer les contrats des entreprises, rendre compte du déroulement des travaux… mais j’interviens également dès la phase de préparation. Nos travaux se déroulent par campagnes, qui durent généralement deux à trois mois. Pendant ces périodes, je suis tout le temps dans le Laboratoire. Ici, j’ai découvert le monde des travaux souterrains avec des missions passionnantes, en relation avec les chercheurs et toutes sortes de métiers. Moi qui déteste la spéléo, je me sens très à l’aise dans le Laboratoire, mais il ne faut jamais oublier qu’on est à 500 m sous terre. »
Fabien Vincent creuse inlassablement
Depuis 2003, Fabien Vincent a passé treize ans au Laboratoire souterrain. Il est actuellement chef de poste chez Eiffage, chargé de creuser les galeries pour le compte de l’Andra.
« Depuis dix ans, je suis de tous les creusements. Je dirige une équipe d’une dizaine de personnes. Quand une galerie est creusée, il y a toujours deux équipes au fond, qui se relayent en “trois huit“ toute la semaine. J’assure la liaison entre les deux équipes ainsi qu’avec les collègues en surface si nous avons besoin de matériel. J’aime être au fond. Le métier n’est pas très compliqué mais il faut être méthodique et vigilant. C’est passionnant car on découvre plein de techniques, on discute avec les scientifiques qui nous expliquent pourquoi ils font tel ou tel sondage. Même si nous travaillons dans des métiers et des entreprises différentes, il y a une vraie solidarité. C’est un chantier unique car ce n’est pas la vitesse d’exécution qui nous guide, mais la précision et la qualité. Ici, j’ai l’impression d’être utile. »