L'Inventaire national : un travail de longue haleine
Tous les trois ans, l’Inventaire national propose une photographie de l’ensemble des matières et déchets radioactifs présents sur le sol français. Sa réalisation s’appuie principalement sur un travail de recueil d’information mené annuellement auprès des producteurs. Chaque information fournie est vérifiée avant d’être validée et intégrée dans l’Inventaire.
Depuis 1992, date du premier inventaire réalisé par l’Andra, la méthode de collecte de l’information n’a cessé de s’améliorer.
Finis les échanges fastidieux de courriers et de fax, place à la télédéclaration !
Chaque année, pendant trois mois, grâce à une application Internet sécurisée, quelque 1 200 producteurs et détenteurs de déchets décrivent précisément l’état de leurs stocks. Les données ainsi transmises sont ensuite vérifiées par l’Andra. Cette vérification porte aussi bien sur les volumes que sur la caractérisation des déchets (type, niveau et durée de la radioactivité). Pour cela, l’équipe de l’Andra en charge de la réalisation de l’Inventaire national effectue des comparaisons et des recoupements avec les éditions précédentes ainsi qu’avec les autres informations en sa possession.Un dialogue s’installe alors entre les producteurs et l’Andra afin d’aboutir à des informations validées. Ces dernières sont ensuite analysées et les volumes globaux par catégories de déchets sont calculés.
Transparence et cohérence
Les grands producteurs (EDF, CEA, Areva) indiquent également les prévisions qui sont vérifiées par l’Andra. Dans un souci de transparence, toutes les informations sont présentées au comité de pilotage, qui s’assure de la cohérence d’ensemble des volumes ainsi que des hypothèses retenues dans le cadre des scénarios prévisionnels.
Témoignage
“La contribution d’EDF à l’Inventaire national représente un gros travail, qui a mobilisé une soixantaine de personnes, et qui va bien au-delà des déclarations que nous produisons annuellement. Nous avons mis à jour les fiches géographiques et les fiches famille, et nous avons établi de nouvelles prévisions. Ces dernières sont cohérentes avec les études menées dans le cadre du Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR) et avec celles des autres projets, tels que Cigéo. Les travaux de préparation de l’Inventaire national ont été menés en toute transparence dans le cadre du comité de pilotage sous l’égide de l’Andra. Ainsi, aux côtés des autres représentants du secteur électronucléaire, nous avons pu collectivement améliorer la rédaction du rapport de synthèse.”
Stéphane Béguin, chef du département stockage-entreposage à la division Combustible nucléaire d’EDF
3 Questions à...
Muriel Firon, chargée du projet Inventaire national à l’Andra
Le Journal de l’Andra (Jda) : comment fait votre équipe pour être sûre de toucher tous les producteurs ?
Muriel Firon : Nous disposons d’une base de données des producteurs, aussi complète et à jour que possible. Mais si nous connaissons bien nos correspondants chez des producteurs comme EDF, Areva ou le CEA, il est plus compliqué d’identifier des interlocuteurs chez de plus petits producteurs. Nous envoyons un courrier à tous nos contacts les invitant à effectuer leur télédéclaration, qui est une obligation légale depuis cinq ans. S’ils ne répondent pas, nous effectuons des recherches complémentaires pour trouver la bonne personne à qui nous adresser. De plus, chaque année, nous identifions de nouveaux producteurs. C’est un travail de longue haleine, qui se poursuit d’année en année.
Jda : certains petits producteurs n’ont-ils pas du mal à remplir leur télédéclaration ?
M. F. : Notre service est justement là pour les aider. Plusieurs mois par an, nous fonctionnons un peu comme une “hot line”, au service des producteurs. Nous nous appuyons également sur le guide d’enlèvement publié par l’Andra, qui les aide à décrire leurs familles de déchets.
Jda : comment assurer l’exhaustivité de l’Inventaire ?
M. F. : Cette recherche de plus en plus large et cet échange permanent nous permettent d’être le plus exhaustif possible. Nous avons par exemple une bien meilleure vision des sites pollués dans cette nouvelle édition grâce à l’aide que nous ont apporté les services de l’État et l’ASN. Mais il reste toujours des marges de progression.