Michel Hayet, le globe-trotteur de la sismique
Après avoir parcouru le monde, Michel Hayet est devenu géophysicien au Centre de Meuse/Haute-Marne. Il s’y emploie à affiner la connaissance des caractéristiques physiques et géologiques du site destiné à accueillir Cigéo.
Le sol de son pays, entre Dax et Mont-de-Marsan, est généreux en fossiles. À 7 ou 8 ans, Michel Hayet commence à collectionner ces précieux témoins de l’histoire de la vie sur Terre. C’est décidé : il consacrera sa vie professionnelle aux sciences de la Terre. Et si, après le bac, il file en classe préparatoire « agro », c’est dans l’objectif d’intégrer une école de géologie. Ce sera celle de Nancy, distante seulement de quelques dizaines de kilomètres de Bure-Saudron.
24 pays
Ingénieur spécialisé dans les minerais, il commence sa carrière en 1985 au Guyana en coopération pour le compte de la Cogéma (devenue aujourd’hui Orano) dans le cadre du service national. À peine rentré en France, il met le cap sur l’Arabie saoudite… « Je n’ai jamais posé mes valises plus de trois ans avant 2002, quand j’ai commencé à travailler dans l’extraction du nickel en Nouvelle-Calédonie. »
Quand il fait ses comptes, Michel Hayet se trouve ainsi 20 points de chute, sur tous les continents. À plusieurs reprises, il assure des fonctions d’encadrement et de direction. Mais il ne perd jamais le contact avec l’exploration sismique, devenue sa spécialité. En 2009, l’Andra lui offre l’opportunité de rentrer en métropole. « Ma seule condition, c’était de ne pas me retrouver en région parisienne. Rural et forestier, le Grand Est me convenait tout à fait. » Devenu sédentaire, il saisira cependant toutes les occasions de missions à l’étranger et découvrira encore l’Angleterre, le pays de Galles, la Hongrie et l’Argentine.
« L’important est de savoir se remettre en question et de retourner vérifier, quand une mesure ne “colle” pas. Le dernier mot doit toujours revenir aux faits ! »
Les faits d’abord
Aujourd’hui, l’essentiel de son travail est consacré à préciser les caractéristiques physiques du site géologique destiné à accueillir Cigéo. Pour cela, il pilote de nombreuses campagnes de reconnaissance sismique provoquée. « Il ne s’agit pas de déclencher des tremblements de terre ! plaisante-t-il. Ce secteur a d’ailleurs été choisi car il est tectoniquement très calme depuis quinze millions d’années. Des vibrations équivalentes au passage d’un engin très lourd nous suffisent pour affiner par une sorte "d’échographie” notre connaissance du sous-sol et optimiser la géométrie du futur centre de stockage. » Toujours passionné à 65 ans, il ne compte pas s’arrêter de sitôt. « L’important est de savoir se remettre en question et de retourner vérifier, quand une mesure ne “colle” pas. Le dernier mot doit toujours revenir aux faits ! »