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Partage d’expérience pour mieux connaitre les déchets activés

Depuis juin 2018, l’Andra a réuni à deux reprises plusieurs industriels et laboratoires de recherche pour échanger autour de la gestion d’un type de déchet radioactif particulier issus du fonctionnement de leurs équipements : les déchets activés. Un dialogue constructif a été engagé pour réfléchir collectivement aux meilleures méthodes pour déterminer les caractéristiques de ces déchets afin d’envisager leur prise en charge par les centres de stockage de l’Agence.

Le CERN, le GIP Arronax, le CEA, le CNRS, le Ganil, Curium Pharma ou encore Sodern (filiale d’Ariane Group) … Tous ces acteurs ont un point en commun : ils utilisent des accélérateurs de particules pour des applications médicales ou encore pour la recherche en physique nucléaire. Les matériaux présents dans leurs installations sont alors soumis aux rayonnements des accélérateurs, générant ainsi des déchets radioactifs activés, c’est-à-dire présentant de la radioactivité au sein même de la matière.

 

Accélérateur de particules

Pouvoir stocker en toute sûreté

Pour accueillir les déchets activés sur ses centres de stockage, l’Andra a besoin de connaitre en détail leur niveau d’activité et l’inventaire des radionucléides présents. À charge aux producteurs de ces déchets de transmettre toutes les informations à l’Agence. C’est la condition sine qua non pour un stockage en toute sûreté. Mais connaître avec précision les caractéristiques de déchets radioactifs peut s’avérer complexe pour des industriels et laboratoires de recherche dont cette expertise n’est pas le cœur de métier, d’autant plus que les déchets activés présentent des propriétés radiologiques très variables, hétérogènes et parfois difficilement mesurables. L’Andra a donc décidé de réunir les principaux producteurs concernés pour échanger, optimiser, voire mettre en commun les méthodes qui leur permettent de déterminer les caractéristiques de ces déchets.

 

Appareil de radiothérapie

Une feuille de route tracée

« Certains acteurs de premier plan comme le CERN ont mis en œuvre des méthodes permettant de réaliser des inventaires précis des radionucléides présents dans leurs déchets. L’idée que nous avions en organisant cette réunion est que chaque producteur puisse faire profiter les autres de ses réflexions et de ses bonnes pratiques », confie Maxime Burgio, en charge de l’organisation de la réunion au sein de l’Andra. Pour Elia Binet, du site de Cisbio de Saclay : « les échanges ont également permis de partager les difficultés. En effet, nous sommes des « petits » producteurs de déchets radioactifs et nous n’avons pas les moyens de mettre en œuvre toutes les études nécessaires. Ces rencontres nous ont permis de mettre en commun nos différentes données pour aboutir à une méthode globale. » Constat partagé par Jean-François Le Du, de l’Institut de physique nucléaire du CNRS d’Orsay : « ces déchets sont aujourd’hui entreposés chez nous. Nous espérerons pouvoir converger vers des méthodologies qui, à terme, permettent leur prise en charge par l’Andra. »