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Roxane Calmettes, la chimiste qui comptait les rayons

Depuis douze ans, Roxane Calmettes est technicienne en mesures nucléaires au laboratoire d'analyses du Centre de stockage de l'Andra dans l'Aube. Chaque année, elle analyse des milliers d'échantillons pour détecter d'éventuelles traces de radioactivité. Une vocation découverte pendant ses études.

Roxane Calmettes, technicienne en mesures nucléaires au laboratoire d'analyses du CSA

Etudiante en chimie, Roxane a choisi son métier alors qu'elle effectuait son premier stage dans le laboratoire de radioécologie(1) d'une université canadienne. Un stage qu'elle avait choisi par hasard... Cette expérience lui plaît tellement qu'elle décide de compléter sa formation par une licence professionnelle en chimie analytique des eaux, suivie d'un stage à la centrale nucléaire du Bugey, près de Lyon. Ce deuxième stage confirme sa vocation. Quelques mois plus tard, en février 2012, et bien loin de sa ville natale, Toulouse, Roxane Calmettes devient technicienne en mesures nucléaires au laboratoire d'analyses du Centre de stockage de l'Andra dans l'Aube (CSA). Ce dernier réalise la quasi-totalité des analyses radiologiques du CSA, mais aussi du Centre industriel de regroupement, d'entreposage et stockage (Cires) voisin et du Centre de stockage de l'Andra dans la Manche (CSM).

Filtrés, broyés, calcinés...

Chaque jour, Roxane réceptionne et analyse des échantillons d'eau, de terre, de sédiments ou encore de végétaux prélevés dans l'environnement autour et à l'intérieur des sites. " Je les prépare, selon les types de mesures à effectuer, explique-t-elle : scintillation liquide(2) pour traquer d'éventuelles traces de tritium et/ou de carbone 14, comptage des particules alpha ou bêta(3), spectrométrie gamma ou alpha(4)... " Les liquides sont donc filtrés et évaporés, les solides séchés, broyés, tamisés et parfois calcinés à plusieurs centaines de degrés. Après leur analyse, Roxane rédige les rapports et transmet les données sur le site du Réseau national de mesures de la radioactivité dans l'environnement(5). Toute valeur anormale donne bien sûr lieu à vérification immédiate et à action corrective si nécessaire.

40 000 analyses par an

Ce qu'elle aime le plus dans son métier ? " La polyvalence. Nous sommes une petite équipe de huit personnes, nous suivons donc le circuit de traitement de nos échantillons de A à Z : nous passons la moitié de notre temps à manipuler devant la paillasse, l'autre devant l'ordinateur. Dans les plus grandes structures, la règle est plutôt à la spécialisation ! " 11 000 prélèvements soumis à 40 000 analyses passent quand même chaque année ici, suivant des plans de surveillance rigoureux.

Un souhait pour l'avenir ? " Pour que la boucle soit complète, j'aimerais que nous réalisions nous-mêmes une partie de ces prélèvements, confiés pour l'instant à un sous-traitant. Un jour peut-être... ", conclut Roxane, très motivée par son métier et ne comptant pas en changer de sitôt.

 

 

« Ce que j'aime dans mon métier : suivre le circuit de traitement de A à Z. »

Découvrir le portrait de Roxane Calmettes en vidéo

(1) La radioécologie vise à détecter la présence de radionucléides dans l'environnement, à rechercher leurs origines et à comprendre leurs processus de transfert et de concentration dans les écosystèmes.
(2) Technique de mesure de la radioactivité reposant sur la détection d'un rayonnement lumineux émis par un liquide scintillant.
(3) Les rayonnements ionisants peuvent être de quatre types : alpha, bêta, gamma et x.
(4) La spectrométrie gamma ou alpha permet d'identifier certains éléments radioactifs en mesurant l'énergie des rayonnements gamma ou des particules alpha qu'ils émettent.
(5) mesure-radioactivite.fr