Une empreinte au coeur du paysage
Toute activité humaine laisse une empreinte sur le paysage. L’Andra s’intéresse aussi à cette “mémoire des paysages”, capable de garder la trace de modifications opérées dans le sol et le sous-sol pendant des millénaires, alors même que les supports humains de la mémoire auront été effacés et oubliés.
“On a retrouvé des exploitations souterraines de silex qui remontent à la préhistoire, ou des mines de cuivre datant de l’antiquité, souligne Jacques Brulhet, ingénieur géologue à l’Andra, en charge de la réflexion sur la mémoire des paysages. Il est donc possible que des archéologues du futur retrouvent l’existence d’un stockage géologique oublié. On peut alors se demander quelle serait la durée de vie des différentes traces laissées par le stockage sur le paysage, selon leur nature et leur profondeur. Pour l’estimer, nous nous appuyons sur notre connaissance de la façon dont évoluent les milieux naturels et sur les études géoprospectives conduites par l’Andra.” En effet, si certaines traces (bâtiments de surface, terrassements, voies d’accès…) seront peu à peu effacées par l’érosion naturelle du terrain, d’autres (puits, descenderies) subsisteront extrêmement longtemps !
Des indices pour les archéologues du futur
Il s’agit également de s’interroger sur la façon dont les archéologues pourraient découvrir ces traces, et surtout, les interpréter correctement ! “Les déblais remontés du sous-sol, les têtes de puits… seront autant d’indices de travaux miniers pour les archéologues du futur, poursuit Jacques Brulhet. Encore leur faudra-t-il identifier qu’il s’agit d’un stockage de déchets, et que ces déchets sont radioactifs. Quels indices pourrions-nous alors leur laisser, lors de la construction du stockage ou de sa fermeture, pour les aiguiller dans la bonne direction ?” C’est tout l’objet de l’étude que conduit l’Andra.