3 questions à Yves Thérin, président de la commission communication du Clis
Tous les ans à Bure, l'Andra organise une rencontre pédagogique avec le comité local d’information et de suivi (Clis) du Laboratoire souterrain du Centre de l’Andra en Meuse/Haute-Marne (CMHM). La session du 9 décembre dernier portait sur l’architecture du projet de stockage géologique des déchets radioactifs les plus dangereux (Cigéo).
Projet Cigéo : l'Andra a répondu aux questions du Clis
Sur les 91 membres que compte le Clis, 23 ont répondu présent. « Une proportion appréciable, estime Martine Huraut, chargée de mission du service communication et dialogue de l'Andra, cela manifeste un intérêt et une attente d’information sur les défis techniques et scientifiques de Cigéo. »
Au cours de cette matinée d’échanges avec les membres du Clis, cinq représentants de l’Andra ont apporté des réponses à leurs questions : David Mazoyer, directeur du CMHM, Frédéric Launeau, directeur du projet Cigéo, Frédéric Plas, directeur R&D, Gilles Armand, chef du service de géomécanique, et Frédéric Bumbieler, ingénieur structure. Les points abordés lors de ce rendez-vous annuel avaient été choisis par le Clis, comité chargé par la loi de suivre le projet de stockage profond des déchets radioactifs. Cette instance composée de maires, de conseillers départementaux et de représentants syndicaux recueille les informations auprès de l’Andra sur les activités du Laboratoire souterrain, l’avancée des recherches et la conception de Cigéo pour les transmettre aux riverains.
À l’ordre du jour cette année, l'architecture des galeries souterraines (dimensionnement, constructivité et tenue) de Cigéo. « Les experts de l’Andra ont exposé, aux membres du Clis, les dernières expérimentations menées au Laboratoire souterrain pour s’assurer de la bonne tenue des galeries destinées aux déchets MA-VL (moyenne activité à vie longue) et HA (haute activité) pendant les 100 ans d'exploitation », relate Martine Huraut. Frédéric Launeau, directeur du projet Cigéo, a par ailleurs présenté un point d'étape sur la gestion des déchets dits bitumineux* suite au rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire publié en septembre dernier.
* Ces déchets MA-VL, qu’il est prévu de stocker dans Cigéo, sont des boues radioactives séchées, enrobées dans du bitume et conditionnées dans des fûts en acier.
3 questions à Yves Thérin, président de la commission communication du Clis
Comment s’est déroulée cette réunion ?
Les questions du Clis ont dans leur ensemble obtenu des réponses. Au-delà du « technique », l'Andra s’astreint à l’exhaustivité. Dans son rappel chronologique, Frédéric Launeau nous a ainsi détaillé les phases administratives légales qui doivent précéder la construction de Cigéo (déclaration d'utilité publique, demande d'autorisation de création, etc.).
Quid de nouveautés, sur l’architecture souterraine notamment ?
Je pense notamment à une expérimentation intéressante et prometteuse. Les galeries de stockage devaient à la base être entourées d'une pièce de béton pour maintenir l’argilite, la roche argileuse où elles sont creusées. À la place, une couche de 10 cm d'un matériau souple pourrait permettre à la galerie d'avoir un meilleur comportement dans le temps.
Que dire des démarches de l'Andra en matière de pédagogie et de transparence ?
Correctement illustrée (graphes, tableaux, photos, etc.), la pédagogie des intervenants de l'Andra porte ses fruits. En dehors de nos rendez-vous, lorsque nous relevons des zones d’ombre, nous obtenons des réponses. Tout cela contribue je pense à une relative confiance quant au devenir du projet Cigéo.
Le comité local d'information et de suivi du Laboratoire souterrain est chargé par la loi du 30 décembre 1991 puis par celle du 28 juin 2006 d'une mission générale de suivi, d'information et de concertation sur la gestion des déchets radioactifs et sur le stockage profond.