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Concevoir un stockage sûr...

L’objectif fondamental de Cigéo (projet de stockage profond pour les déchets les plus radioactifs) est de confiner la radioactivité des déchets sur de très longues échelles de temps. Tout est donc mis en œuvre dès sa conception pour qu’il n’y ait pas de dispersion incontrôlée de radioactivité qui puisse présenter un risque pour l’homme ou l’environnement, ni pendant son exploitation, ni après sa fermeture.

Pour concevoir Cigéo, l’Andra s’est attachée à identifier en amont tous les dangers potentiels et à envisager des scénarios accidentels, qu’ils soient d’origine interne (chute, collision, incendie, explosion, perte d’alimentation…) ou externe (foudre, séisme, inondation, intrusion…), qui pourraient remettre en cause sa sûreté pendant son exploitation.

 

Prévenir, surveiller et intervenir, le cas échéant

Pour chaque risque identifié, l’Andra prévoit dans la conception un ensemble de dispositions complémentaires et redondantes qui s’articulent selon trois axes : supprimer le risque quand c’est possible ; surveiller l’installation pendant toute son exploitation pour détecter rapidement tout incident ; et maîtriser les impacts si un accident survient malgré les précautions prises.

Par exemple, dans le cas du risque d’explosion, lié à la présence d’hydrogène produit par certains types de déchets, cela consiste à fixer une limite stricte aux quantités d’hydrogène émises par chaque colis accepté sur le centre. Pour éviter l’accumulation de ce gaz, les installations souterraines et de surface seront ventilées en permanence pendant leur exploitation, comme le sont les installations d’entreposage dans lesquelles se trouvent actuellement ces déchets. Le système de ventilation du stockage fait l’objet de dispositions pour réduire le risque de panne (redondance des équipements, maintenance…) et des dispositifs de surveillance seront mis en place pour détecter toute anomalie sur son fonctionnement. Même en cas de panne, on aurait plus d’une dizaine de jours pour intervenir avant que la concentration soit susceptible de provoquer une explosion. Si une explosion survenait malgré tout, les études montrent que les colis concernés ne seraient que faiblement endommagés, sans aucune perte de confinement des substances qu’ils contiennent.

Autre exemple, celui du risque incendie. Une première mesure consiste à limiter la quantité de produits combustibles ou inflammables dans les installations nucléaires du stockage. Des dispositifs de détection seront en outre répartis dans toute l’installation souterraine pour détecter et localiser rapidement tout départ de feu. Enfin, si malgré tout un incendie devait se déclarer, des systèmes d’extinction automatique, de ventilation et de compartimentage permettront de contenir le feu et d’éviter sa propagation et des véhicules de pompiers seront prépositionnés en souterrain pour permettre d’intervenir rapidement si nécessaire.

 

 

 

Quid de la sûreté dans 1 000 ou 10 000 ans ?

Le principe du stockage profond est que sa sûreté à long terme ne repose pas sur des action humaines – impossibles à garantir à l’échelle de plusieurs milliers d’années – mais sur le milieu géologique. Pour le démontrer, l’Andra s’appuie sur les propriétés de confinement de la roche argileuse dans laquelle serait implanté Cigéo et sur l’ensemble des expérimentations menées depuis plus de quinze ans, notamment au Laboratoire souterrain.

Après la fermeture du stockage, la sûreté sera donc assurée de manière passive. Une surveillance du site pourra néanmoins être maintenue aussi longtemps que les générations futures le souhaiteront. Pour limiter les risques d’intrusion involontaire, des actions seront menées pour conserver et transmettre sa mémoire. Par précaution, l’Andra évalue dans son analyse de sûreté les conséquences d’une intrusion (par forage par exemple) pour vérifier que le stockage resterait sûr en cas d’oubli, même si une intrusion inopinée à 500 m sous terre apparaît peu plausible, du moins sans un minimum d’investigations préalables.