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Un dernier rendez-vous pour le programme recherche européenne sur les déchets radioactifs

Du 23 au 25 avril 2024, plus de 190 participants représentant 25 pays étaient réunis à Bucarest, en Roumanie, à l’occasion du dernier évènement annuel d’EURAD, le programme européen dédié à la recherche sur la gestion des déchets radioactifs. Un moment privilégié pour échanger sur les résultats scientifiques d’EURAD et tirer les enseignements de ces cinq années de travail commun… avant de revenir d’ici quelques mois pour le lancement d’EURAD-2.

Débuté en juin 2019, EURAD (European joint programme on radioactive waste management) traduit la volonté de la Commission européenne de structurer une communauté scientifique autour de la gestion des déchets radioactifs. Durant cinq ans, 17 groupes de travail ont réuni plus d’une centaine d’acteurs : des organisations de gestion des déchets radioactifs (comme l’Andra en France), des organisations en support aux instances de régulation (comme l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - IRSN) et les entités concernées par la recherche sur le sujet (le CNRS, le CEA, etc.).

Afin de rassembler tous les acteurs d’EURAD et d’échanger collectivement, une rencontre est organisée chaque année dans une ville européenne. L’année 2024, n’a pas dérogé à la règle et c’est à Bucarest que se sont retrouvés les participants du programme pour clôturer ces cinq dernières années de travail commun.

Un programme commun au service de tous

Discussion autour d'un poster de présentation

La première partie de l’évènement était dédiée à des sessions stratégiques portant sur la plus-value du programme commun ainsi que sur l’apport de EURAD pour la Commission européenne, pour les états membres, mais aussi pour les organisations et les étudiants qui se sont impliqués dans les différents groupes de travail. EURAD permet en effet de mieux partager les connaissances et de faire collaborer les acteurs entre les pays les plus avancés en matière de gestion des déchets radioactifs, notamment sur le stockage, et ceux, moins avancés, qui ne sont pas encore aussi structurés pour les gérer. 

L’évènement s’est poursuivi avec le partage des résultats scientifiques et certaines réalisations techniques spécifiques qui témoignent de la réussite d’EURAD. On peut citer notamment, en lien avec les enjeux scientifiques et techniques de l’Andra, les apports importants vis-à-vis de l’effet des composés organiques dans un environnement à base de ciment pour les différents types de stockages, du dimensionnement thermo-hydro-mécanique de l’Installation nucléaire de base (INB) Cigéo, et de la construction des premières briques des futurs jumeaux numériques phénoménologique de Cigéo.

Cette rencontre annuelle à Bucarest marquant l’aboutissement des cinq années du programme, les participants ont pu partager leurs conclusions et ils ont ainsi relevé :

  • l’importance de continuer à faire de la science afin de maintenir l’état de l’art, d’évaluer l’impact des nouvelles technologies et de répondre aux besoins sociétaux ;
  • l’importance du transfert de connaissances, notamment au travers de l’implication des étudiants et la nécessité de leur fournir un cadre pour développer leur réseau personnel et mieux comprendre le contexte dans lequel ils évoluent ;
  • la création d’une véritable plateforme de collaboration entre états membres ;
  • les résultats des recherches menées visant à apporter des solutions réelles et durables à la gestion des déchets radioactifs.

Et n’y aura pas à attendre très longtemps pour se projeter sur la suite puisque, fort du succès du premier programme, un programme Eurad-2 a été validé et sera lancé en octobre prochain.

En savoir plus sur EURAD

La rencontre annuelle d'EURAD à Bucarest, c'est...

0 jours d'évènement

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0 heures de sessions cumulées

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0 présentations et 32 posters

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0 participants

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0 représentants français

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Témoignages de participants et acteurs d’EURAD

« J’ai eu l’occasion de partager mes travaux de thèse, de présenter la technologie à fibre optique ainsi que ses avantages pour la surveillance et les mesures des paramètres environnementaux. Cette expérience m'a également permis d’échanger avec la communauté et de découvrir l'ampleur d'un programme de cette envergure tout en approfondissant mes connaissances sur la gestion des déchets radioactifs, les technologies et recherches menées par les différents groupes de travail du programme. »

Jérémy PERROT, Doctorant, dans le cadre d’une étude menée conjointement avec le Laboratoire Hubert Curien (Saint Etienne, France)

 

« Cet évènement a rassemblé la communauté Européenne travaillant sur la gestion des déchets radioactifs, pour effectuer le bilan global des résultats scientifiques et techniques d’EURAD au cours de ces cinq dernières années, ainsi que de l’aspect collaboratif du programme commun.
En plus de la transversalité des groupes de travail et du travail scientifique mis en avant, la portée éducative du programme a aussi été soulignée : la mise en place d’une plateforme EURAD School offrant la possibilité d’effectuer des thèses ou post-doc, par le biais d’un programme de mobilité ainsi que de formations, la formalisation des états de l’art dans les différents groupes de travail. L’évènement annuel final d’EURAD a relevé le succès global du programme commun et de la coopération entre l'ensemble des acteurs d’EURAD, sous la coordination de l’Andra, comme en atteste d’ailleurs la validation d’EURAD-2, continuité du premier programme européen, par la Commission européenne. »

Piet ZUIDEMA, Chief Scientific Officer d'EURAD

 

« La plénière finale à Bucarest a permis de mesurer les progrès résultant du programme conjoint de recherche soutenue par l’Union Européenne sur la gestion des déchets radioactifs. […] Ainsi par exemple, disposant désormais grâce à EURAD d’un socle de connaissances partagées, les phénomènes de génération et transport des gaz dans les stockages apparaissent désormais bien maîtrisés : on appréhende mieux les principales contraintes induites sur les propriétés requises des sites, et sur la conception des installations, afin d’optimiser la sûreté des stockages. Concernant la simulation des processus, l’on voit maintenant murir des concepts partagés de jumeaux numériques des installations de stockage, visant à intégrer dans l’espace et le temps les processus d’évolution. Ces maquettes numériques s’enrichiront progressivement de données de caractérisation et surveillance, sur la base de représentations 3D de plus en plus fidèles des installations. EURAD a également généré des actions structurantes en matière de partage de stratégies de gestion, et de transfert des connaissances ce qui devra permettre d’accélérer le développement des programmes de gestion des déchets nucléaires pour les états membres moins avancés, dans l’esprit de la directive européenne 2011/70/Euratom. »

Pierre TOULHOAT, Président du conseil scientifique de l’Andra, et président du comité consultatif externe d'EURAD.

 

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